Actions le 7 juin | “Les plus grands progrès sociaux sont le fruit d’actions collectives”

Actions le 7 juin | “Les plus grands progrès sociaux sont le fruit d’actions collectives”

La semaine prochaine, 7 juin, 14 militants et militantes de Greenpeace comparaîtront devant le tribunal de Bruges, suite à une action pacifique menée au port de Zeebrugge fin avril. Le même jour, la fameuse “loi Van Quickenborne”, qui évoque une “interdiction de manifester”, sera présentée à la Commission Justice de la Chambre. Une double actualité qui amène la FGTB à appeler à la mobilisation, tant à Bruges qu’à Bruxelles, pour défendre l’action collective.

14 militants, 48 heures de détention

Greenpeace, les faits. Suite à une action pacifiste menée dans le port de Zeebrugge, 14 militants et militantes ont été arrêté.es et détenu.es. Une détention qui durera 48 heures, soit le maximum autorisé par la loi. Les 14 ont ensuite fait l’objet d’une citation à comparaître devant le tribunal de Bruges le 7 juin prochain.

Cette action était une action non-violente. Aucun dégât n’a été provoqué. Greenpeace a dialogué avec les forces de l’ordre. Tout s’est passé dans le calme.

Source: Greenpeace

De quelle action parle-t-on? Le 29 avril dernier, le groupe de militants entrait dans  le terminal gazier de Fluxys à Zeebrugge. Une fois sur les quais, ils y ont déployé une grande bannière indiquant : “Gas kills, Fluxys guilty”, soit “le gaz tue, Fluxys coupable”.

“Par cette action à Zeebrugge, les militants et militantes de Greenpeace Belgique ont voulu dénoncer l’expansion de l’industrie gazière, qui va totalement à l’encontre de nos objectifs climatiques qui prévoient une sortie des énergies fossiles”, indique Greenpeace. En précisant: “Cette action était une action non-violente. Aucun dégât n’a été provoqué. Greenpeace a dialogué avec les forces de l’ordre. Tout s’est passé dans le calme.” Un calme et un dialogue qui n’ont vraisemblablement pas suffi. Puisqu’à nouveau, des militants se trouveront sur le banc des accusés.

L’action collective menacée

Les faits relatés ici ne font que confirmer une tendance de plus en plus lourde: l’action collective est menacée, contrecarrée, empêchée. Les militants de plus en plus souvent menottés, enfermés, jugés, puis souvent condamnés. Ce qui s’applique aux syndicalistes et aux piquets de grève s’applique également aux activistes de tous bords, climatiques, féministes, bref à toute personne ou tout groupe qui occupe l’espace public à des fins revendicatives. “Ce procès est clairement une tentative d’intimidation”, indique encore Greenpeace. “Ces dernières années, les militant·es d’autres mouvements sociaux, comme les syndicats, sont de plus en plus souvent condamnés et poursuivis au pénal. Cela touche le cœur de la société civile. Cette évolution est très inquiétante.”

Un projet de loi pour durcir encore la répression

Ce qui touche Greenpeace aujourd’hui a déjà touché maintes fois les mouvements syndicaux. Depuis plusieurs années, la FGTB martèle que les libertés syndicales, et plus largement le droit de grève et de manifestation, est mis à mal dans notre pays. Et de rappeler l’importance de protéger ce droit, fondamental: “Les plus grands progrès sociaux sont le fruit d’actions collectives, en ce compris les grèves. Les avancées sociales sont souvent précédées de mouvements sociaux.”

Le 7 juin prochain, soit le même jour que le procès de Bruges, le ministre de la Justice Van Quickenborne présentera devant la Commission Justice de la Chambre son projet de loi. Un projet qui compte en ses lignes une “interdiction de manifester” pour qui aurait été condamné par le passé suite à des faits commis lors d’un rassemblement revendicatif. “Une interdiction qui, nous dit-on, ne concernerait que les casseurs. Mais cela pourrait ne pas être le cas. Le texte est plus large que cela“, rappelle la FGTB. Le texte couvre en effet une définition très (trop) vaste de ces “faits” et “rassemblements”.

Thierry Bodson, dans une récente interview, disait: « On va dire que j’exagère, mais prenons un exemple. Dans le projet de loi, il y a la notion de « feu ». Qu’est-ce que ça veut dire ? Sur les piquets de grève, à l’entrée des entreprises ou des zonings, il arrive que des feux de palettes soient allumés. Est-ce que ça compte ? Est-ce qu’un juge qui n’aime pas les syndicalistes pourra utiliser ce texte de loi pour justifier une interdiction de manifester ? Où est la limite ? »

Chat échaudé craint l’eau froide… En effet, dans les années 60, il était également établi – et des travaux parlementaires en attestent – que les dispositions relatives à l’article 406 du Code pénal (“entrave méchante à la circulation”) ne s’appliqueraient pas aux actions syndicales. Or, 18 syndicalistes ont été condamnés sur cette base ces dernières années…

En savoir plus sur le projet de “loi Van Quickenborne”:

La FGTB demande purement et simplement le retrait de la disposition relative à l’interdiction de manifester, qui viendrait une nouvelle fois tenter d’intimider, de museler l’action collective, sous couvert de sécurité publique.

Défendons notre droit à l’action collective

Le 7 juin, deux actions sont prévues. L’une devant le tribunal de Bruges (dès 9h), pour soutenir les 14 accusés de Greenpeace ; l’autre dès 10h devant le cabinet du Ministre de la Justice, 50, bd du Jardin botanique à Bruxelles.

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Aurélie Vandecasteele
Rédactrice en chef, Syndicats Magazine, FGTB

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