Les droits des travailleurs en berne partout dans le monde

Les droits des travailleurs en berne partout dans le monde

La CSI, la Confédération syndicale internationale, publiait le 30 juin dernier l’édition 2023 de son indice annuel des droits des travailleurs et travailleuses dans le monde. Où en est-on?

En 2023, des mouvements de grève ont été fortement restreints, voire interdits dans 130 des 149 pays analysés

Droit de grève

La tendance est lourde. La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté de 63% en 2014 à 87% en 2023. L’augmentation est massive. On parle ici de poursuites pénales envers des grévistes, de licenciements collectifs, de “gels arbitraires de comptes bancaires”… “En 2023, des mouvements de grève ont été fortement restreints, voire interdits dans 130 des 149 pays analysés. Dans nombre de ces pays, les autorités ont brutalement réprimé les actions collectives. Les travailleurs qui ont fait valoir leur droit de grève ont souvent été victimes de poursuites pénales et de licenciements sommaires“, indique la CSI. Enfin, notons que dans cet index, la Belgique demeure dans la catégorie des pays connaissant des « violations régulières des droits ». Il s’agit de la catégorie 3, dans un classement qui en compte 6. La Belgique y est explicitement mentionnée en ce qui concerne… les violations du droit de grève.

Violences et meurtres

En 2023, des travailleurs et leurs représentants syndicaux ont subi des violences dans 44 pays. “Dans de nombreux pays, les forces armées de l’État et la police répriment les grèves et les mouvements de protestation sociale avec une force disproportionnée. De plus en plus de syndicalistes sont assassinés parce qu’ils représentent les travailleurs et défendent leurs droits collectifs. Trop souvent, les travailleurs et les familles n’obtiennent pas justice., indique la CSI. En 2023, des assassinats de syndicalistes ont eu lieu dans huit pays: Brésil, Colombie, El Salvador, Équateur, Eswatini, Guatemala, Pérou et Sierra Leone.

Arrestations en hausse

La proportion de pays qui arrêtent et placent des travailleurs en détention a augmenté de 25% en 2014 à 46% en 2023. “De nombreux gouvernements augmentent la pression sur les travailleurs et les travailleuses qui font valoir leurs droits, de même que sur les syndicats qui les soutiennent, en s’en prenant spécifiquement aux dirigeants syndicaux connus“, indique le rapport. Une citation que l’on ne peut s’empêcher de raccrocher aux condamnations de syndicalistes chez nous. Ou encore aux menaces aux droits syndicaux que constitue notamment le projet de loi “Van Quickenborne”.

Tristes “nouveautés”

Cette année, l’Equateur et la Tunisie font leur entrée dans le triste classement des dix « pires » pays pour le monde du travail. Ce, à côté du Bangladesh, du Bélarus, de l’Egypte, de l’Eswatini (anciennement Swaziland), du Guatemala, du Myanmar, des Philippines, de la Turquie.

La CSI établit cet index à partir des réponses apportées par les syndicats nationaux, et des informations obtenues par le système de surveillance du l’OIT via le Comité de la liberté syndicale et la Commission des experts.

En savoir plus : https://www.globalrightsindex.org/fr/2023

Photo: Cyprien Lepoivre / FGTB Bruxelles

Aurélie Vandecasteele
Rédactrice en chef, Syndicats Magazine, FGTB

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