Le dernier “Hesamag”, publication semestrielle de l’Institut syndical européen ETUI, s’intéresse aux métiers de la route, dans un dossier très fourni intitulé “Au travail sur la route”. Au programme notamment: prix du transport, exploitation de chauffeurs roumains, pensions des travailleurs des ports, environnement, aviation…
Les chauffeurs parlent
Dans ces pages, entre autres, Livia Spera – de la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) – évoque les enjeux environnementaux pour le secteur du transport. À lire également: un reportage sur le dumping social, via des témoignages de chauffeurs roumains. Extrait choisi: “Ce job est la preuve que l’esclavage moderne existe toujours, avec des abus de patrons sans scrupule qui fatiguent les chauffeurs psychologiquement jusqu’à ce qu’ils soient prédisposés à avoir des accidents, faisant d’eux des bombes à retardement”, dénonce Claudiu, qui préfère garder l’anonymat. “Personne n’en a rien à faire de nous“, dit Tiberiu, “on tombera un par un et ceux qui vivront assez longtemps pour toucher leur pension de retraite la dépenseront en frais médicaux.” Infarctus, problèmes de dos et de circulation sanguine, diabète, surpoids… L’espérance de vie moyenne des chauffeurs routiers roumains est de 60 ans.
Un métier à revaloriser
Enfin, Hesamag aborde, plus largement, le métier de chauffeur routier. “La pénurie est un fléau qui affecte l’Europe tout entière, avec pas moins de 400 000 places de chauffeurs routiers à combler sur le marché. Ce n’est pas avec des salaires au rabais, des conditions de travail déplorables et un éloignement familial permanent qu’on arrivera à attirer les jeunes générations pour les embarquer au travail sur la route”, indique la rédaction.
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