Chaleur au travail : quels sont vos droits ?

Chaleur au travail : quels sont vos droits ?

L’été arrive à grands pas et les températures grimpent ! Mais que se passe-t-il quand il fait trop chaud pour travailler ? Quelles sont les températures au-delà desquelles l’employeur doit intervenir ?

Attention : l’on n’utilise pas, pour mesurer la température, un thermomètre ordinaire, mais un thermomètre globe humide qui prend en compte la chaleur, l’humidité et la température de l’air. La différence peut être importante : une température de 40° mesurée avec un thermomètre ordinaire peut correspondre à une température allant de 27,7° jusqu’à 39,3° selon un thermomètre globe humide. Tant que la limite n’est pas dépassée, il faut travailler. Mais pas à n’importe quelles conditions. L’employeur a certaines obligations pour préserver la santé des travailleurs.

Les valeurs :

Les valeurs maximales d’exposition à la chaleur dépendent aussi de la pénibilité du travail :

  • t° > 18° C pour des travaux très lourds ;
  • t° > 22° C pour des travaux lourds ;
  • t° > 26° C pour des travaux moyennement lourds ;
  • t° > 29° C pour les travaux légers (travaux de bureau, par exemple).

Qu’est-ce qu’un travail lourd ou léger ?

C’est le médecin du travail qui détermine la lourdeur du travail en fonction de la quantité d’efforts physiques que demande un travail.

  • Le travail physique très lourd comprend : le bêchage en profondeur et l’excavation, le fait de monter sur des échelles et de monter les escaliers…
  • Le travail physique lourd comprend : le bêchage, le sciage à la main, le rabotage, le fait de pousser et de tirer des brouettes…
  • Le travail physique moyennement lourd comprend : la menuiserie, la conduite d’un tracteur…
  • Enfin, le travail physique léger comprend : le travail de bureau, la conduite d’une voiture…

Quelles obligations pour l’employeur ?

Il va de soi que le travailleur ou la travailleuse se doit d’adapter sa tenue vestimentaire pour se protéger de la chaleur. Mais l’employeur est tenu pour sa part de prendre des mesures de protections :

  • prévoir des équipements de protection (vélums, couvre-chefs, …) pour les travailleurs exposés à un rayonnement solaire direct;
  • veiller à la distribution de boissons rafraîchissantes.
  • Installer dans les locaux des dispositifs de ventilation artificielle dans les 48h.

Si les désagréments persistent, l’employeur établit un régime de présence limitée au poste de travail et des temps de repos.

L’employeur n’a pas besoin d’attendre les résultats de mesures précises pour prendre ces dispositions. L’entreprise peut – si besoin – avoir recours au chômage temporaire en cas de canicule. Durant cette période, le travailleur ou la travailleuse touche des allocations de chômage de l’ONEM.

Quel est le rôle du CPPT dans l’application de ses règles ?

Tout un chacun a le droit de travailler dans des conditions acceptables. Pendant les fortes chaleurs, si l’employeur ne se penche pas de manière proactive sur les mesures à prendre, le Comité pour la Prévention et la Protection au Travail (CPPT) peut l’y obliger. Ce dernier doit aussi être impliqué dans le choix des mesures à mettre en œuvre.

Aurélie Vandecasteele
Rédactrice en chef, Syndicats Magazine, FGTB |  Plus de publications

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