Un type de cancer de la peau bientôt reconnu comme maladie professionnelle

Un type de cancer de la peau bientôt reconnu comme maladie professionnelle

C’est une avancée pour les malades. Le cancer de la peau provoqué par le rayonnement ultraviolet -ainsi que les lésions précancéreuses qui généralement surviennent au préalable – vont être reconnus comme maladies professionnelles. Fedris – l’agence fédérale des risques professionnels – proposait récemment d’inscrire cette maladie sur la liste, sur proposition du conseil scientifique.

De quelle maladie s’agit-il?

La kératose actinique est le premier signe de lésion cutanée grave, due au soleil. Elle se caractérise par des taches rosées et squameuses dites hyperkératosiques (= augmentation de la couche cornée de l’épiderme). Ces taches apparaissent sur les parties du corps non couvertes (calvitie, visage, avant-bras, dos des mains). La kératose actinique est considérée comme le précurseur le plus courant et le principal facteur de risque de développement d’une lésion cancéreuse : le carcinome spinocellulaire invasif.

Dans quel cas?

Plusieurs conditions ont été établies pour que ce type de cancer et/ou de lésion soit reconnu comme maladie professionnelle.

La première condition : l’intéressé doit avoir travaillé comme :

  • agriculteur, arboriculteur et fruiticulteur ;
  • jardinier, horticulteur ;
  • bûcheron, travailleur forestier et en zones naturelles ;
  • membre de l’équipage des navires de pêche ;
  • travailleur de la construction routière ;
  • couvreur ;
  • monteur de constructions métalliques ;
  • ouvrier du bâtiment.

Ce, pour autant que ces activités aient été principalement exercées à l’extérieur. L’on peut en effet admettre que l’exposition au soleil est inhérente à ces professions.

Critères d’exposition et diagnostic

Si la recherche scientifique évalue la durée d’exposition professionnelle individuelle à au moins 20 000 heures pendant la période des mois de mai à septembre, ce critère n’est pas repris expressément dans la définition du code. En effet, au vu des développements scientifiques toujours en cours, ces 20 000 heures devraient constituer certes une référence utilisée par Fedris pour examiner les demandes, mais ne devraient pas être appliquées de façon stricte.

Seconde condition: l’intéressé doit présenter au moins six kératoses actiniques sur une même zone cutanée exposée au soleil au moment du diagnostic ou lors de la demande à Fedris. En effet, à partir de 6 kératoses actiniques, on constate un risque accru de développer un carcinome. Le nombre de kératoses actiniques constitue également une indication de l’exposition cumulée. Le diagnostic pour le carcinome spinocellulaire doit être confirmé par histologie. Un diagnostic clinique peut suffire pour la kératose actinique.

La prévention avant tout

La mise en œuvre d’une bonne stratégie de prévention du cancer de la peau chez les travailleurs en extérieur est essentielle. Citons l’importance du port de vêtements de travail protecteurs, ou encore l’utilisation de crème solaire à indice de protection élevée. Sur la suggestion du Conseil scientifique, Fedris planche sur la mise en place d’un éventuel projet pilote de surveillance de santé prolongée pour les travailleurs exposés aux rayons ultraviolets. Ce programme pourrait se révéler très intéressant vu la longue période de latence de la maladie.

Aurélie Vandecasteele
Rédactrice en chef, Syndicats Magazine, FGTB

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