Le 15 juillet, on célèbre la « Journée mondiale des compétences des jeunes ». Un jour dédié à la jeunesse, mais aussi aux enseignants et formateurs qui l’accompagnent vers l’emploi décent et vers un avenir « transformateur ».
L’école est finie, depuis quelques jours déjà ! Théoriquement, c’est pour de nombreux jeunes l’heure de leur entrée sur le marché du travail. Dans la pratique, le parcours est souvent long et parsemé d’embûches, de contrats précaires, de périodes creuses, de découragement… Beaucoup, chez nous et ailleurs dans le monde, « décrochent » malheureusement. Et se retrouvent dans la catégorie de celles et ceux que l’on appelle « NEET ». NEET pour « not in employment, education or training », à savoir « ni à l’emploi, ni à l’école, ni en formation ».
1 jeune sur 5, surtout des filles
En 2020, l’OIT indiquait qu’au niveau mondial, un cinquième des jeunes (15-24 ans) sont non scolarisés et sans emploi ni formation. « Autrement dit, ils n’acquièrent pas d’expérience professionnelle, ne tirent pas de revenu de leur travail et n’améliorent pas leur niveau d’instruction ou de compétences. Il est clair que leur potentiel n’est pas pleinement exploité, même si bon nombre d’entre eux contribuent à l’économie en effectuant des travaux non rémunérés, ce qui est particulièrement vrai pour les jeunes femmes. »
Les effets durables du Covid
La version 2022 du rapport de l’OIT sur l’emploi des jeunes indique par ailleurs que la crise Covid a eu un effet particulièrement dévastateur, notamment sur l’accès à l’école, à la formation. « La fermeture généralisée des écoles a touché plus de 1,6 milliard d’apprenants. Une scolarité perturbée peut être la source d’importantes pertes d’apprentissage et mener à des inégalités. » Sans surprise, ces pertes sont influencées par de nombreux facteurs. Statut socio-économique du jeune, lieu de vie, équipement, possibilité ou non de suivre des cours à distance…
Depuis, la reprise post-covid n’a pas eu les mêmes effets dans toutes les régions du monde. « Les estimations montrent que la reprise devrait avoir des effets bien différents dans les pays à revenu faible/intermédiaire, et dans les pays à revenu élevé. » De plus, les pertes d’apprentissages enregistrées pourraient laisser une trace durable.
« Les baisses du niveau scolaire dans le primaire et le secondaire pourraient compromettre la poursuite future d’études supérieures. On pourrait ainsi dire que la crise du COVID‑19 a non seulement fait baisser le niveau scolaire en raison de son impact direct sur les écoles, mais également en termes d’impacts sur l’éducation à venir, en particulier dans les pays les plus pauvres. »
Rapport de l’oit sur l’emploi des jeunes, 2022
Coup de Boost, un accompagnement sans bâton
En Wallonie, on compte près de 11,9% de jeunes qui ne sont ni à l’emploi, ni aux études ou en formation. C’est pour ce public précis qu’a été lancé le projet Coup de Boost, dans plusieurs grandes villes. Basé sur le principe des cellules de reconversion, il vise à aider les jeunes en difficulté à retrouver une formation qualifiante, des études ou un travail. Coup de Boost utilise une approche combinant des activités de groupe et un accompagnement individuel. Le dispositif ne mise pas uniquement sur des connaissances techniques ou théoriques. Chaque jeune sera soutenu personnellement, pour qu’il puisse réaliser pleinement ses objectifs. Confiance en soi, compétences sociales, connaissances des droits du travail sont autant de thématiques abordées au fil des rencontres. On sort ici de l’accompagnement « répressif ».
« Toutes les études sérieuses démontrent que la politique de sanctions, ça ne marche pas », indique Jean-François Tamellini, Secrétaire général de la FGTB wallonne. « Au contraire, cela renforce l’éloignement de l’emploi. Avec Coup de Boost, on s’inscrit à contre-courant de cette politique du bâton. Coup de Boost, c’est le type de projet qu’on défend : un accompagnement positif, non répressif, basé sur la confiance, les aspirations et les compétences des jeunes.«