Plus de salaire, plus d’égalité

Plus de salaire, plus d’égalité

Hausse des prix du carburant, de l’énergie, salaires trop bas, écart salarial entre les femmes et les hommes… “Le monde du travail étouffe” disait récemment Thierry Bodson. La situation est explosive, la colère palpable. Elle s’est exprimée ce jeudi 24 mars à Bruxelles. A l’honneur : les travailleuses, et particulièrement celles des secteurs les moins valorisés.

Le Mont des Arts était rouge de monde en ce 24 mars. Les militants FGTB ont largement répondu à l’appel. Le mot d’ordre : « De l’air pour les salaires ». Pour tous les salaires, et surtout ceux des femmes, qui sont encore, toute causes prises ensemble de 22,7% inférieurs à ceux des hommes.

Témoignages de travailleuses

Sur le podium, plusieurs travailleuses ont dénoncé leurs conditions salariales, et évoqué leurs difficultés au quotidien. Principalement dans les secteurs les moins bien lotis en termes de rémunération : les titres-services, le travail social, le commerce. Karima travaille comme aide-ménagère depuis 11 ans, et subit de plein fouet l’augmentation des prix du carburant. Obligée d’utiliser sa voiture pour aller travailler, elle constate l’explosion des frais de déplacement. « Nous voulons un salaire digne, qui nous permette de ne pas avoir à choisir entre soigner nos enfants et les nourrir. »

Dominique, elle, travaille dans la distribution. Un secteur où les contrats à temps plein sont rares. «Avec l’explosion des prix énergétiques, c’est la vie qui est devenue impayable. Lorsqu’on travaille à temps partiel, et que l’ont doit jongler avec des horaires fluctuants et parfois tardifs, il est impossible de cumuler deux emplois. Il faut simplement de meilleurs salaires, et le temps plein doit redevenir la norme.»

Double peine

Thierry Bodson, président de la FGTB, a également pris la parole. “Nous vivons une époque très particulière. Nous recevons de très nombreux témoignages. Ils nous viennent souvent de secteurs majoritairement féminins. Des gens nous disent ‘je ne rentre pas à la maison, je dors sur le lieu de travail, ça m’économise un trajet.’ De nombreux travailleurs sont en train de payer des impôts parce que la fiscalité appliquée au chômage temporaire est particulièrement injuste ! Après deux années de crise sanitaire, c’est la double peine pour le monde du travail.”

Et de rappeler les revendications de la FGTB : “Les mesures proposées par le gouvernement sont insuffisantes, car les prix continuent d’augmenter et sont déjà, aujourd’hui, au niveau d’avant les mesures. Ce que nous voulons, c’est un remboursement des frais réels des travailleurs, à 100%. Cette mesure est indiscutable. Et nous revendiquons, le plus vite possible car il n’y a pas de temps à perdre, que le poids de l’énergie dans le panier des ménage, en vue de la composition de l’index, soit reconsidéré.

“Les travailleurs méritent plus. Plus de respect. Plus que des mesures à la petite semaine. Qu’on sache vraiment comment on va vivre dans les années à venir.”

Thierry Bodson

Libertés syndicales

En Belgique comme ailleurs, les délégués et militants sont attaqués, condamnés pour avoir défendu les droits des travailleurs et travailleuses. “Tous les combats sont liés. Il faut continuer à lutter pour la protection des délégués, pour nos libertés. Sinon, des journées comme celle-ci, il y en aura de moins en moins.

Appel à l’action le 22 avril

L’action de ce 24 mars en annonce en effet d’autres. Le prochain grand rendez-vous syndical est d’ores et déjà fixé au 22 avril. “Lorsque les patrons ont demandé des mesures inutiles de flexibilité en janvier dernier, ils ont été entendus tout de suite. Nous étions contre, car nous savions à quel point elles étaient inutiles, et nous avons aujourd’hui les chiffres qui le prouvent. Nous appelons maintenant le gouvernement à prendre des mesures utiles pour tous les travailleurs.”

Aurélie Vandecasteele
Rédactrice en chef, Syndicats Magazine, FGTB

Une réaction sur “Plus de salaire, plus d’égalité

  1. İl faudrait déja que l’employeur paie aussi le retour (pour tous) du chemin de travail. En tant que travailleur, je peux aller travailler mais pas rentrer chez moi?

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