Les élections sociales arrivent dans quelques jours, quelques heures. C’est « le » rendez-vous de la démocratie sociale. L’an prochain, elles auront 75 ans, les premières élections ayant eu lieu en 1950. Un peu d’Histoire?
C’est en 1948 que la Loi portant sur « l’organisation de l’économie » était votée. C’est cette loi qui instituait les conseils d’entreprise et établissait le principe des élections sociales. Les toutes premières élections sociales, elles, se déroulaient en février-mars 1950. La FGTB portait alors le numéro 1, et menait une campagne fracassante auprès de ses militants et militantes.
Une campagne fracassante
Nous avons retrouvé plusieurs numéros de Syndicats Magazine de février et mars 1950. Petit bond dans l’histoire sociale… Hier peut-être plus encore qu’aujourd’hui, c’est un vocabulaire presque guerrier qui est utilisé dans le média de la toute jeune FGTB. On n’épargne ni les Chrétiens, ni les libéraux, ni le patronat. On appelle les jeunes, les femmes, les ouvriers et employés à se mobiliser pour la liste rouge.
« Demain, nous entrerons en force dans les Conseils d’entreprise. « Ils » ont peur. » C’est le titre d’un article publié dans Syndicats le 21 janvier 1950. Ce « ils », il se réfère aux syndicats chrétiens et libéraux de l’époque, ainsi qu’à la Fédération des Industries Belges. « A la bataille ! » titre quelques jours plus tard le Secrétaire général du Syndicat des Employés. On peut par ailleurs lire sur la couverture du numéro du 4 février : « La bataille est à son premier stade. Ce sont les premières escarmouches. Bientôt l’artillerie entrera en action.«
Vous trouverez ci-dessous quelques extraits de journaux de l’époque.
Victoire de la FGTB
La campagne paie. La FGTB remporte 60% des voix. « Les premières élections sociales confirment la victoire du syndicat socialiste » indiquait le chercheur Ludo Bettens dans une analyse publiée par l’IHOES. « La nouvelle étape commence dès maintenant », écrivait Paul Finet, alors Secrétaire général de la FGTB, en 1950, à propos des Conseils d’entreprise. « C’est l’étape de la réalisation. »
Les camarades qui ont eu l’honneur d’être choisis par leurs compagnons de travail doivent être convaincus qu’ils ont devant eux une grande tâche à accomplir. (…) Aucun acte n’est inutile, tous, au contraire, ont leur importance.
Paul Finet, ancien Secrétaire général de la FGTB
« Une oeuvre commune »
A la veille des élections sociales 2024, laissons, justement, la parole à Paul Finet. Car ses mots sont toujours d’actualité. « Les camarades qui ont eu l’honneur d’être choisis par leurs compagnons de travail doivent être convaincus qu’ils ont devant eux une grande tâche à accomplir. Ils doivent s’efforcer de la remplir en collaboration parfaite avec leurs organisations syndicales, lesquelles devront mettre à leur disposition tous les moyens susceptibles de les aider. (…) Pour l’avenir même de la classe ouvrière, il faut que les conseils d’entreprise réussissent. C’est une œuvre commune à laquelle chacun s’efforcera d’apporter sa collaboration par une action militante. Aucun acte n’est inutile, tous, au contraire, ont leur importance. Une étape vient d’être franchie. Il en reste d’autres. Par notre cohésion, notre dévouement à la cause des travailleurs, nous serons capables de les franchir rapidement.«