Les syndicats sont descendus dans la rue en front commun à Bruxelles, en ce 22 mai.
La participation a été massive. Quelque 25.000 travailleurs et travailleuses en rouge, vert et bleu ont fait entendre leur voix à Bruxelles ce 22 mai. L’actualité du conflit Delhaize et les nombreuses atteintes au droit de grève qui l’accompagnent ont été le déclencheur de cette mobilisation.
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Photos: Cyprien Lepoivre et Romain Deschuytere [FGTB BXL]
« Les employeurs regardent ce qui se passe actuellement chez Delhaize. Si la démolition des conditions de travail et de salaire s’y concrétise, d’autres suivront la même voie », indique Raf De Weerdt, secrétaire fédéral de la FGTB. « La concertation et l’action sociales sont essentielles pour améliorer les conditions de travail dans tous les secteurs. Nous voyons de plus en plus de formes de dumping social émerger dans différentes branches de l’économie. Comme c’est notamment prévu chez Delhaize, avec le transfert des travailleurs et travailleuses vers des commissions paritaires où les conditions sont moins favorables. »
Une manifestation historique
Thierry Bodson, président de la FGTB, parle d’une manifestation historique. « N’y allons pas par quatre chemins. Le droit de grève, un droit fondamental, est en danger aujourd’hui dans ce pays. »
Le président de la FGTB s’en prend vivement au projet de loi proposé par le ministre Van Quickenborne. « Tout le gouvernement, y compris les rouges, les verts et les bleus, vient avec un projet de loi qui va encore alourdir l’arsenal juridique et l’arsenal de répression face aux grévistes et aux piquets de grève. On nous dit que ce projet de loi viserait soi-disant les casseurs, mais dans la pratique, il constitue une attaque directe contre nos droits syndicaux et le droit de manifester. En démocratie, le pouvoir doit respecter le contre-pouvoir. Car sans contre-pouvoir, il n’y a pas de démocratie. Aujourd’hui il s’agit d’une manifestation pour la démocratie! »
Les attaques contre les droits syndicaux ne se limitent pas à la Belgique. Plusieurs camarades français de la CGT ont tenu à être présents aujourd’hui car il font face au même genre de répression et d’interdiction des piquets, après 9 semaines de grève dans les magasins Verbaudet.