Le gouvernement israélien a placé six organisations palestiniennes de défense des droits humains sur la liste des « organisations terroristes ». Parmi elles, des partenaires directs d’ONG belges. La mesure prise par Israël est condamnée unanimement dans la communauté internationale de défense des droits humains.
16 ONG belges et la Centrale Générale – FGTB appellent à l’action. En tant que syndicat, nous ne savons que trop bien comment les gouvernements, en criminalisant les actions, tentent de freiner la résistance sociale.
Addameer. Al Haq. Defense for Children International – Palestine. Union of Agricultural Work Committees. Bisan Center for Research and Development. Union of Palestinian Women Committees. Tous ces noms représentent des organisations reconnues de défense des droits des Palestiniens. Des acteurs de la société civile belge travaillent régulièrement et en toute confiance avec elles.
Des conséquences graves
La plupart de ces organisations ont déjà été visées par des campagnes de diffamation menée par le gouvernement israélien. Mais la décision prise vendredi constitue un attaque supplémentaire et très inquiétante. La qualification de « terroriste » autorise désormais des mesures répressives: la fermeture des bureaux, saisie des biens, arrestation du personnel et des affiliés. Autant d’actes qui peuvent non seulement mettre en danger le travail de ces organisations, mais aussi la sécurité des personnes qui gravitent autour d’elles.
Par ailleurs, tout soutien financier et politique à ces organisations peut être considéré comme un soutien au terrorisme. Ce qui peut avoir des conséquences sur des partenariats avec les organisations belges et européennes. Ou encore sur la coopération au développement sur le territoire palestinien en général.
Dernier rempart
Depuis les événements de mai dernier en Palestine et en Israël, la répression israélienne envers les organisations palestiniennes de défense des droits humains s’est intensifiée. A l’heure où la réalité du régime d’apartheid exercé par Israël sur le peuple palestinien est de plus en plus largement reconnue et exposée… A l’heure aussi où l’Autorité palestinienne connait une dérive autoritaire sans précédent, le rôle de la société civile palestinienne est essentiel. C’est le rempart contre la violation des droits humains des Palestiniens.
La condamnation de la mesure prise par Israël est unanime dans la communauté internationale de défense des droits humains. Comme le souligne l’organisation israélienne de défense des droits humains B’tselem, l’assimilation d’organisations de défense des droits humains à du terrorisme est « un acte caractéristique des régimes totalitaires ». L’ONU est cinglante à propos des « preuves » israéliennes, évoquant des allégations « extrêmement vagues ou non pertinentes ».
Les organisations belges signataires condamnent fermement la mesure prise par le gouvernement israélien. Elles demandent au gouvernement belge et à l’Union européenne :
- D’ exiger du gouvernement israélien qu’il révoque immédiatement la désignation de ces six organisations comme « organisations terroristes » ;
- D’exiger du gouvernement israélien qu’il cesse de criminaliser et de diffamer les organisations de la société civile palestinienne ;
- D’immédiatement prendre toutes les mesures nécessaires pour surveiller activement et défendre la sécurité des travailleurs des organisations visées ;
- De continuer à soutenir politiquement et financièrement le travail essentiel mené par les organisations de la société civile palestinienne.
Signataires : 11.11.11, Actions in the Mediterranean, Association Belgo-Palestinienne, Broederlijk Delen, Centrale Générale-FGTB, Centrale nationale des Employés, CNCD-11.11.11, De-Colonizer, Defence for Children International – Belgique, Een Andere Joodse Stem, Mouvement Ouvrier Chrétien, Palestina Solidariteit, Pax Christi Vlaanderen, SolSoc, Union des Progressistes Juifs de Belgique, Viva Salud, Vrede vzw