Black Friday, pour les chauffeurs aussi

Black Friday, pour les chauffeurs aussi

“Les chauffeurs sont les esclaves modernes.”

L’UBT-FGTB publie son livre noir sur le commerce en ligne. Un rapport qui dévoile les pratiques frauduleuses d’entreprises comme Post NL, GLS et DPD, et l’exploitation des chauffeurs qui en découle. Le document explique en détail comment Post NL, GLS et DPD organisent la livraison de colis.

Le nombre de chauffeurs indépendants a augmenté proportionnellement au nombre de voitures utilitaires sur les routes… Car même si on voit d’innombrables camionnettes et livreurs portant le logo de GLS, PostNL ou
DPD, les chauffeurs qui les occupent ne sont pas salariés de ces entreprises. Ils sont tous (faux) indépendants – et occupent souvent eux-mêmes du personnel. Ils doivent néanmoins respecter une série de règles et de conditions fixées par les trois entreprises pré-citées, comme s’ils étaient liés par un contrat de travail. Malgré cela, ils sont sous-payés, ne bénéficient d’aucune protection sociale, n’ont ni jours de congé ni primes et n’ont pas leur mot à dire dans les organes de concertation.

Les témoignages de certains de ces (ex-)chauffeurs sont parlants. En publiant ce livre noir, l’UBT-FGTB entend leur donner une voix. C’est aussi pour cette raison que l’UBT-FGTB s’est constituée partie civile dans le procès intenté par le parquet contre Post NL et GLS.

La gratuité n’existe pas

“Commandé avant 23 heures, livré demain”. “Livraison gratuite”. On le lit sur le site de presque toutes les boutiques en ligne. Malheureusement, la gratuité n’existe pas. C’est le coursier qui vient livrer votre colis qui paie les frais de la gratuité des livraisons, au prix de mauvaises conditions de travail, faibles revenus et charge de travail élevée.
12 heures de travail et plus, par jour. Des tournées de 200 arrêts par jour, avec des colis jusqu’à 30 kilos. Des semaines de six jours de travail. Un rythme intenable, avec des conséquences sur la santé et sur la sécurité routière.

Tom Peeters, adjoint au secrétaire fédéral de l’UBT : “Et si le chauffeur ne satisfait plus ? On prend tout simplement le suivant. C’est de l’esclavage dans sa forme la plus pure.”


Croissance explosive de l’e-commerce = croissance explosive des pratiques frauduleuses.

On le sait, le commerce en ligne a explosé pendant la pandémie du coronavirus. Malheureusement, l’exploitation des travailleurs aussi. “Les chauffeurs sont contraints d’acheter ou de louer eux-mêmes une camionnette et de conclure une assurance. Ils supportent eux-mêmes les frais d’entretien, de consommation et des dégâts causés au véhicule. Tous les risques sont donc à leur charge. Pire … certains chauffeurs sont contraints de supporter eux-mêmes le lettrage de leur véhicule ou d’acheter les vêtements de travail obligatoires !”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Lire aussi x

Syndicats Magazine

GRATUIT
VOIR