Hausse des prix, inflation, indexation: pour tout savoir

Hausse des prix, inflation, indexation: pour tout savoir

Les prix augmentent, l’inflation est élevée. Dans notre pays, c’est surtout l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité qui fait grimper le niveau général des prix. L’indexation automatique des salaires et des allocations sociales permet de compenser, dans une certaine mesure, la baisse de notre pouvoir d’achat. Malgré cela, de nombreux ménages ont aujourd’hui du mal à joindre les deux bouts. Ce dossier répond à de nombreuses questions sur l’inflation, l’indexation, et explore les pistes à suivre pour l’avenir.
Car les salaires ne suffisent plus. Il est grand temps de redonner aux syndicats la liberté de négocier des augmentations salariales réelles. La loi sur la marge salariale doit changer. Une pétition citoyenne, qui compte déjà plus de 30.000 signataires, imposera cette question au parlement.

Le spectre de l’inflation est de retour

Les prix augmentent, l’inflation est élevée… et le système belge d’indexation automatique des salaires et des allocations sociales est à nouveau remis en question par le patronat. Pourtant, il reste le meilleur moyen de protéger le pouvoir d’achat des ménages. Il assure une stabilité dont nous aurons toutes et tous besoin, au lendemain de la pandémie.

L’inflation est élevée : entre décembre 2020 et décembre 2021, les prix ont augmenté de 5,71 %. La hausse des prix de l’énergie, en particulier, pèse lourd dans la balance. Cette augmentation devrait se stabiliser mi-2022. Parallèlement, la discussion sur l’indexation automatique a soudainement refait surface. Récemment, Pieter Timmermans, représentant de la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique), plaidait pour un saut d’index, laissant clairement entendre sa volonté de revoir entièrement le système d’indexation automatique.

Maigre marge salariale

Sur la période 2021-2022, les travailleurs belges ne bénéficieront que d’une maigre augmentation salariale de 0,4 % en plus de l’indexation automatique. Les marchés boursiers, eux, ont affiché des chiffres différents ! Ils ont connu une hausse impressionnante de 50 %. Depuis la crise financière qui a éclaté en 2008, les travailleurs et travailleuses belges n’ont pas vu leur pouvoir d’achat réel* augmenter, à la différence de ce qu’on observe dans les pays voisins.

*Le pouvoir d’achat réel tient compte de l’inflation et indique ce que vous pouvez acheter avec chaque euro.

Pas de panique

L’inflation est actuellement élevée, mais ce n’est pas le moment de céder à la panique. Pendant des années, l’inflation a été très faible, et même aujourd’hui, nous ne sommes que légèrement au-dessus de 2 % en termes d’objectif d’inflation annuelle. Cet objectif de stabilité fixé par la Banque Centrale Européenne signifie à la fois que les prix ne doivent pas enregistrer de hausse (inflation) importante et que toute période continue de baisse des prix (déflation) doit être évitée. Les longues périodes d’inflation ou de déflation excessive ont des répercussions négatives sur l’économie. La stabilité des prix concourt à assurer la croissance de l’économie mais aussi à protéger les emplois et à préserver le pouvoir d’achat (source : https://www.ecb.europa.eu).

L’indexation, un système intelligent

En Belgique, un choc des prix ne se traduit pas immédiatement par une augmentation générale des salaires et des allocations sociales, car cela pourrait poser des problèmes à notre économie. Notre système d’indexation automatique
est conçu de manière très intelligente. D’une part, la base de l’indexation est l’indice santé lissé, qui atténue les pics. D’autre part, il existe des dizaines de conventions collectives sectorielles différentes qui réglementent l’indexation. Ces conventions collectives de travail déterminent la fréquence et le calendrier de l’indexation dans tous ces secteurs. Par conséquent, les moments d’indexation sont étalés dans le temps.

Selon la Banque nationale, c’est seulement à court terme que l’inflation a un effet négatif sur la compétitivité des entreprises. Le système permet de garantir que les augmentations de salaires ne soient pas supérieures à celles des pays voisins. Les syndicats de ces pays doivent inclure les augmentations de prix prévues dans leurs revendications salariales. Autrement dit, au lieu de négocier une augmentation de salaire de — par exemple — 2 %, ils visent 4 %afin de ne pas perdre de pouvoir d’achat lorsque l’inflation atteindra 2 %.

Dans le secteur néerlandais de la métallurgie, par exemple, les salaires augmenteront de 5,3 % au cours des deux prochaines années, l’inflation devant se situer autour de 4 %. Dans le secteur allemand de la construction, les salaires
augmenteront de plus de 6 %, avec une inflation prévue de 4,5 %. Leurs revendications salariales sont toujours
supérieures au taux d’inflation.

Stabilité

Donc oui, une poussée de l’inflation entraînera une indexation des salaires soit plus rapprochée dans le temps, soit plus élevée, mais largement répartie. Les ménages belges auront besoin d’une stabilité du pouvoir d’achat dans les années à venir. Ce n’est donc pas le moment de remettre en question ce système ou de proposer une réforme.
Les secteurs qui connaissent aujourd’hui des indexations plus importantes ont pu, pendant des années, naviguer sur une inflation faible et une indexation faible ou inexistante. Une bonne gestion en période de prospérité crée des réserves pour les périodes difficiles. Il n’y a donc pas de raison d’avoir peur de l’inflation.

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