EDITO | Nos acquis sociaux ne sont pas tombés du ciel, continuons de les défendre

EDITO | Nos acquis sociaux ne sont pas tombés du ciel, continuons de les défendre

Les luttes sociales et syndicales, si l’on en croit le discours de la droite, seraient d’un autre temps. Dépassées. Démodées. Hors d’âges, les slogans scandés dans la rue, à l’heure du numérique et des nouvelles vagues d’influenceurs. Pourtant, ce même côté de l’échiquier voudrait pouvoir cadenasser le contre-pouvoir syndical. Faire taire les militants de la rue. Mettre en prison les plus bruyants. Tout « démodés » qu’ils soient. Ne nous y trompons pas. La lutte sociale, au sens large, est plus que jamais une nécessité. Nous devons la défendre. Le droit de manifester, d’occuper l’espace public ou de bloquer l’économie quand c’est nécessaire doit, absolument, être préservé. C’est le dernier barrage contre une droite de plus en plus décomplexée, et contre l’ultra-libéralisme. Nos acquis sociaux ne sont pas tombés du ciel. Il ont été conquis, construits lutte après lutte. Si l’on n’y prend garde, ils seront démolis, pierre après pierre.

Quand les factures sont impayables

Aujourd’hui, on compte les vagues de Covid pendant que celle de la pauvreté frappe la population de plein fouet. Les factures d’énergie sont impayables, les CPAS sont débordés, tout comme nos services chômage. Le réalisateur Yves Dorme, auteur du documentaire « S’appauvrir », disait ceci en nos pages : « En Belgique, on aide les pauvres, mais pas vraiment, car les allocations sont toujours en-dessous du seuil de pauvreté. » Nous ne disons pas autre chose. Militer pour un revenu décent, pour toutes et tous, c’est la base du combat social. Lutter contre la pauvreté, contre les inégalités, c’est aussi résister aux discours de haine, au rejet, au racisme. C’est contribuer aux autres combats essentiels.

Être de tous les combats

« En 2021 en Belgique, on n’a plus besoin du féminisme. » Cette citation n’est pas signée, mais vous l’avez sans doute entendue. Tout comme on tente de dénigrer le combat syndical, on minimise le combat des femmes, leurs problèmes, leur vécu. Les hystériques d’antan sont les femmes « trop sensibles » d’aujourd’hui. Et pendant ce temps, le harcèlement se poursuit, dans la rue, sur internet, au travail… Et on continue à compter les féminicides. Déjà 18 en Belgique en 2021. Un chiffre qui, d’année en année, ne diminue pas. Ce qui ne diminue pas, non plus, c’est le pourcentage de différence salariale entre les femmes et les hommes. Pour toutes ces raisons et d’autres, on a
donc toujours besoin du féminisme, en Belgique, en 2021.
En cette fin novembre, la FGTB était dans la rue pour défendre les droits des femmes.

Le climat aussi, passe par les luttes sociales

La FGTB était à la COP26 à Glasgow. Vous lirez dans nos compte-rendus que la notion de « transition juste » était cruellement absente des débats. Pourtant, la révolution climatique devra se faire en tenant compte de toutes et tous. Elle ne peut mettre de côté une partie de la population, et alimenter une injustice toujours plus visible entre les riches et les pauvres. Car on le sait : les pauvres ne sont pas les plus grands pollueurs, mais ils paient le plus lourd tribut du réchauffement climatique, partout dans le monde, y compris chez nous.

La transition vers un monde plus propre doit être juste, sociale, inclusive. Elle passera par des changements drastiques en matière de mobilité, de modes de production, de pratiques industrielles.
Elle devra créer des emplois verts qui soient aussi équitables. Le dialogue social sera ici essentiel, pour accompagner les travailleurs et travailleuses dans cette transformation. Tout comme des salaires décents et une protection sociale forte, qui permettent d’affronter les coups durs. Le vrai changement devra prendre en compte et impliquer l’ensemble des travailleurs. L’ensemble de l’humanité. Là encore, le rôle des syndicats, et des luttes sociales, aura une importance cruciale.

Le cri de la rue

Alors bien sûr, on s’adapte, on se numérise, on milite sur internet. Mais c’est dans la rue que l’on se fera entendre le mieux, le plus fort. Dans la rue, nous y serons le 6 décembre. Ensemble. Pour le pouvoir d’achat, pour des revenus décents, pour les libertés syndicales, et pour le droit, tout simplement, de défendre nos droits.

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