Ce 31 décembre, célébrons les victoires syndicales !

Ce 31 décembre, célébrons les victoires syndicales !

Le 16 décembre dernier se cloturait une exposition organisée par la FGTB à Liège sur les différentes formes d’action. Cette exposition vous fait rentrer dans un petit salon rempli d’objets divers : si au premier regard ces objets vous semblent banals, ils sont en fait chacun la symbolisation d’un moyen d’action : la manifestation, la grève, la pétition, l’occupation… Au-delà de nous plonger avec nostalgie dans les luttes du passé, cette exposition avait pour but de nous interroger sur ces formes d’action qui existent et sur leur efficacité.

Certains penseurs vont jusqu’à dire que les manifestations ou les grèves, ces formes « ordinaires » de lutte, ne sont plus efficaces. Ces formes d’actions seraient tout au plus un moyen d’expression. La gauche ne serait par conséquent plus capable de gagner et devrait revoir ses méthodes d’action.

Des armes puissantes

Mais une des forces de notre mouvement syndical est que nos membres sont au cœur du système de production, ils sont au cœur de la production des richesses. C’est précisément ce qui fait que les grèves et les manifestations sont des armes aussi puissantes. Lorsque les travailleurs s’arrêtent, tout s’arrête avec eux. Et si nous sommes nombreux, unis et organisés, alors les principales forces du syndicat sont réunies. C’est précisément ces forces-là que nous devons renforcer au quotidien.

Les actions que nous choisissons d’entreprendre dépendent d’un nombre important de facteurs : le contexte, l’objectif, les forces disponibles, les opportunités. Nos forces ainsi que nos faiblesses. Et c’est de cette manière que nous devons réfléchir nos modes d’actions, de manière stratégique. Par ailleurs, une seule forme d’action n’est pas toujours suffisante, il faut souvent les multiplier pour que ce soit l’ensemble de celles-ci qui fasse augmenter la pression. Déterminer à l’avance que tel ou tel mode d’action ne fonctionne pas n’a donc pas de sens en soi.

Une tendance à la criminalisation des mouvements sociaux

Certains de ces moyens d’actions ainsi que les personnes qui les mènent sont criminalisés et pour cause : « pas de conquêtes sociales sans liberté syndicale »1. Au début des années 2000, une tendance à la criminalisation des mouvements sociaux s’est développée. On touche à un droit qui a été acquis il y a 100 ans : celui du droit de grève. Ceux qui l’attaquent, frappent au cœur de l’une de nos plus grandes forces : celle de pouvoir mettre l’économie à l’arrêt. Ils voudraient plutôt une grève « à la japonaise », à savoir une grève qui n’occasionne pas d’arrêt de travail, n’entravant pas la marge de profit.2

En 2021, 17 syndicalistes sont attaqués pour « entrave méchante à la circulation », punie par l’article 406 du code pénal. Lorsqu’en 1970 cet article a été modifié, le parlement avait affirmé qu’il ne serait pas utilisé contre les piquets de grève… On voit aujourd’hui que cet article est utilisé pour attaquer nos droits démocratiques les plus basiques. C’est sans libertés syndicales que le mouvement social deviendra inefficace. C’est justement grâce aux grèves et aux blocages que nous avons obtenu de grandes avancées sociales comme le suffrage universel ou les congés payés. On ne pourra pas faiblir face à ces attaques, il faudra se mobiliser en nombre et se soutenir.

Célébrons toutes les victoires

La droite veut nous faire croire que nous ne gagnons plus rien. Pour combattre cette logique, célébrons toutes les victoires, gardons en mémoire chaque lutte que nous avons gagnée et qui nous rapproche d’un changement de société. Tirons des bilans et des expériences positives de chaque combat. Combattons le défaitisme dans nos rangs pour renforcer le mouvement syndical.

De belles victoires syndicales !

2021 a été une année de lutte. Le 31 décembre, célébrons :

  • Les aide-ménagères qui refusent de continuer à sortir de l’argent de leurs poches pour pouvoir travailler ;
  • Les travailleurs des supermarchés ;
  • Le personnel soignant qui, après avoir été applaudi, a été menacé ;
  • Les travailleurs du secteur alimentaire à qui on a voulu refuser les 0.4% d’augmentation salariale alors que leurs entreprises ont engendré d’énormes bénéfices ;
  • Les travailleurs qui ont subi de plein fouet les conséquences économiques de la pandémie ;
  • Les milliers de grévistes du 6 décembre qui ont lutté pour leur pouvoir d’achat et les libertés syndicales ;

Le 31 décembre, levons nos verres à tous les délégués, à tous les militants, à tous les membres d’une organisation syndicale de gauche toujours aussi forte, et à tous ceux qui bougent pour changer le monde. Et en 2022, nous continuerons le combat pour une société plus juste, par tous les moyens d’action que nous disposons.

1 Campagne de la FGTB Wallonne

2 https://www.fgtb-wallonne.be/presse/actualites/rassemblement-solidaire-avec-17-syndicalistes-condamnes-par-justice

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