Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête avec elles

Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête avec elles

Un billet de la FGTB Horval

Retour sur la situation des aide-ménagères titres-services

Le 8 mars prochain aura lieu la journée internationale des droits des femmes, aussi appelée journée internationale de la lutte pour les droits des femmes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette journée n’est donc pas une célébration mais bien une journée de lutte contre les discriminations et les violences faites aux femmes. Cette journée existe, entre autres, pour rappeler que notre société a encore bien du chemin à parcourir sur la place de la femme et sur ses droits. Si les femmes font grève le 8 mars, c’est bien pour rappeler la chose suivante : « lorsque les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ».

Dans le monde du travail, les femmes sont encore trop souvent confrontées à des problèmes liés à leur genre : discrimination, emplois moins bien rémunérés, situations d’harcèlement, etc. Et s’il y a bien un secteur pour qui cette réalité est criante de vérité : c’est les travailleuses des titres-services, secteur très majoritairement composé de femmes.

Ecart salarial

En Belgique, l’écart salarial femmes-hommes est évalué à 23% si on prend en compte la différence de temps de travail. En effet, les femmes font généralement plus de temps partiels. C’est particulièrement vrai pour les aide-ménagères titres-services. 72% d’entre elles prestent au maximum 30h car prester le temps plein de 38h n’est pas tenable, tant sur le plan physique que sur la difficulté à conjuguer leur vie professionnelle et vie de famille.

Certaines témoignent :

« 38h c’est trop, ce n’est pas tenable. », « Nettoyer 8h par jour si on compte les déplacements ça revient à 11h par jour, ce n’est pas faisable. », « Certains de mes clients demandent parfois 4 heures de nettoyage en plus (par exemple pour laver les meubles de jardin au printemps). C’est aussi une des raisons pour lesquelles je travaille à temps partiel : pour pouvoir satisfaire mes clients. »

De plus, alors qu’elles exercent une fonction essentielle, leur salaire n’est pas du tout à la hauteur de la charge physique et mentale que représente leur métier. En effet, leur ancienneté barémique est plafonnée à trois ans et leur salaire de départ n’atteint même pas les 12€ bruts de l’heure en 2022… alors que la FGTB demande 14€ bruts de l’heure minimum afin de pouvoir assumer un niveau moyen de consommation.

Discrimination au travail et harcèlement

Le harcèlement psychologique ou sexuel est monnaie courante pour les femmes. En 2021, 9% des femmes déclaraient avoir été harcelées sexuellement sur leur lieu de travail, contre 4% des hommes. Et ce chiffre n’est probablement que le sommet de l’iceberg.

Lorsqu’une aide-ménagère titres-services se rend sur son lieu de travail, elle est isolée. Elle ne sait pas toujours sur qui elle va tomber et elle se retrouve seule à exercer ses tâches. Ces femmes sont donc constamment confrontées à ce genre de situation, avec parfois un soutien assez inexistant de la part de leurs entreprises… C’est pourquoi la FGTB Horval accorde une attention toute particulière à ce secteur où la précarité et l’inégalité ne sont que trop présentes.

Une lutte constante

La lutte pour que les violences faites aux femmes cessent dans notre société est encore longue et se doit de continuer avec ferveur. Les femmes, comme tous les autres travailleurs, méritent le respect et la considération. C’est pour cela que le 8 mars ne doit pas être le seul jour où nous nous rappelons que nous vivons dans une société sexiste et profondément inégalitaire. Chacune de nos luttes doit prendre en considération cette problématique afin de renforcer le mouvement syndical.

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