Une meilleure loi pour un meilleur salaire

Une meilleure loi pour un meilleur salaire

Un point de vue de Rohnny Champagne, Président FGTB Métal et Frank Moreels, Président UBT.

Pour l’UBT et la FGTB Métal, les choses sont claires. Les travailleurs doivent recevoir leur juste part.

C’est pourquoi nous nous réjouissons de l’augmentation des salaires minimums.

C’est pourquoi il est important pour nous d’avoir sauvegardé le RCC et les emplois de fin de carrière.

C’est pourquoi, il faut adapter la loi sur la norme salariale et permettre à nouveau de libres négociations.

C’est pourquoi, nous avons fait entendre notre voix le 24 septembre dernier à Bruxelles.

Amélioration et augmentation des salaires minimums

Les salaires minimums seront enfin augmentés… après 13 ans de stagnation. Ce, ce grâce à l’accord que nous avons signé juste avant les vacances d’été. Une avancée dont nous pouvons être fiers.

Le salaire minimum s’élève actuellement à 1.625,72 euros. Avec les probables indexations et l’augmentation convenue dans cet accord, le salaire minimum s’élèvera à 1.913,52 euros en 2026. Un monde de différence pour les travailleurs à faibles revenus.

140.000 travailleurs au total bénéficieront ainsi de cette augmentation de leur revenu mensuel. N’oublions pas que les travailleurs qui ont un salaire un tantinet plus élevé que le strict minimum en profiteront également. En effet, celles et ceux qui ont un revenu mensuel de moins de 2.611 euros verront leur revenu également augmenter grâce au mécanisme du bonus social et fiscal. Voilà une avancée importante réalisée grâce à nos efforts syndicaux. Sans nos actions dans le cadre de la campagne « Fight for 14 », nous n’aurions jamais obtenu ce succès.

RCC et emplois de fin de carrière pérennisés

Grâce à ce même accord, les secteurs pourront reconduire pour deux ans leurs CCT sur le RCC (prépension) et les emplois de fin de carrière. Il restera donc possible d’arrêter le travail à l’âge de 62 ans (et parfois même à 60 voire à 58 ans). Le régime des emplois de fin de carrière sera également prolongé et même amélioré. Les secteurs pourront négocier des accords permettant de ‘lever le pied’ à partir de l’âge de 55 ans et de travailler 4/5ièmes voire à mi-temps.

Pas d’accord interprofessionnel cette fois-ci !

Il n’a pas été possible de conclure un accord interprofessionnel digne de ce nom. En effet, comment pourrait-on parler d’un ‘accord’ si un des interlocuteurs ne dispose d’aucune marge de négociation ? Nous étions en effet confrontés à la loi dite de 96 qui impose une norme salariale impérative. Ce qui signifie que pendant deux ans, on est lié par une augmentation maximale des salaires. Sur base de cette loi, la norme salariale avait été fixée à 0,4 % seulement, un pourcentage ridiculement bas, certainement quand on sait que pendant la pandémie du coronavirus, certaines entreprises ont enregistré d’excellents résultats. Le banc patronal ne voulait absolument pas aller au-delà de ce 0,4%, ce que nous ne pouvions évidemment pas accepter.

Plus jamais !

Une chose est claire : la loi de 96 est une mauvaise loi. Toutefois, nous ne voulons pas perdre non plus notre système d’indexation, qui fait partie de cette même loi. Nous restons clairs : pas touche à l’index !

Mais nous ne voulons plus de cette norme impérative. Car avec une telle norme, il n’est pas possible de négocier un accord salarial acceptable. Il faut donc adapter la loi et pour cela, nous nous tournons vers la politique. Il incombe en effet au Parlement de prendre les choses en mains. Les politiques doivent eux aussi comprendre l’injustice d’un quasi blocage des salaires. Alors que les dividendes des actionnaires peuvent augmenter sans limites. Si les salaires des travailleurs peuvent à peine augmenter, nous voulons que les revenus des patrons, revenus tirés d’actions ou d’autres constructions, subissent le même sort.

Une autre loi, une meilleure loi !

L’UBT et la FGTB Métal veulent une meilleure loi. Nous l’avons laissé entendre haut et fort lors de la manifestation de la FGTB du 24 septembre. Mais nous n’en resterons pas là. Nous continuerons à élever la voix pour réclamer une loi salariale sur mesure pour les travailleurs. Car une meilleure loi = un meilleur salaire !


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