La fédération IndustriALL Europe (IAE) regroupe plus de 7.000 000 de travailleuses et travailleurs, à travers 38 pays et dans des secteurs de la métallurgie, la chimie, l’énergie, le textile et l’habillement. Ces 30 novembre et 1 décembre, IndustriALL Europe se réunissait en Comité exécutif. Les Métallos FGTB y étaient.
Un comité qui ne fut pas simple, pour des raisons organisationnelles. Il a fallu en effet se résoudre à un format dit « hybride », avec des représentants en présentiel, et d’autres, qui n’ont pu participer au débat que via visioconférence. Les gros moyens furent déployés, tant d’un point de vue sanitaire que technique. Citons notamment l’interprétation de 9 langues en ligne, et le fait que chacun ait eu l’occasion de s’exprimer, où qu’il fut.
Deux dossiers majeurs
Ce Comité exécutif avait 2 dossiers majeurs à son agenda. Le premier : le suivi des décisions prises lors du 3ème Congrès d’IAE tenu en juin 2021, « Une relance pour tous après le COVID-19 ». Le second, crucial : le juste équilibre à trouver entre les ambitions climatiques et la politique industrielle.
Ces 2 thèmes sont tellement centraux dans l’actualité qu’ils furent traités de manière transversale, via un 5 axes majeurs, regroupés dans le plan d’IAE pour les 4 années à venir. Quels sont ces axes ? Des syndicats forts sur le lieu de travail ; des emplois de qualité dans des industries européennes fortes et durables. Mais aussi des lieux de travail stables, sains et sûrs ; un salaire décent et un pouvoir d’achat stable ; une Europe sociale, démocratique et solidaire.
Grands principes
Il n’y aura pas d’Europe sociale tenable, sans liberté de négocier ni sans garanties fortes sur nos libertés syndicales
L’actualité qui frappe actuellement le monde syndical rappelle l’importance de ce point.
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Pas d’Europe sociale sans mécanisme de solidarité efficace financés de manière équitable
Les temps sont durs, impitoyables pour les travailleuses et travailleurs européens. La crise du Covid a condamné 23 millions de personnes supplémentaires au chômage. Quarante millions de femmes et d’hommes ont connu des périodes de lockdown. En Belgique, la sécurité sociale a clairement démontré à ceux qui en doutaient encore son caractère indispensable à la garantie d’un minimum pour tous.
Pas d’Europe sociale sans salaire minimum européen
L’écart salarial entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud persiste. Cette situation fragilise notre modèle social et les fondations de l’Europe. Un salaire minimum équitable est indispensable pour lutter contre le phénomène dit des travailleurs pauvres et les inégalités, notamment entre les femmes et les hommes. Ainsi que pour soutenir une convergence vers le haut et stimuler la demande intérieure.
Pas de transition juste sans cadre social clair ni investissements ambitieux
Il est désormais essentiel de définir des stratégies industrielles durables, capables de mener de front la double transition : énergétique et numérique. Un investissement massif dans la formation devra être réalisé. En jeu, la création et la transformation d’emplois.
Enfin, il faudra s’attaquer aux nouvelles exigences distributives liées à la décarbonation et à l’accès pour tous aux énergies dites propres, tant en termes de prix qu’en termes de disponibilité.
Les Métallos FGTB continueront d’être actifs dans les différents groupes de travail et comités de suivi qui se tiendront d’ici la Conférence de mi-mandat fixée à juin 2022. Avec toujours en toile de fond les thèmes qui leur sont chers : des emplois de qualité ; des salaires décents ; une formation réactive et répondant aux besoins des secteurs ; une sécurité sociale renforcée ; une fiscalité juste ; la prise en compte de la pénibilité des métiers de l’industrie ; des carrières supportables et des pensions dignes.