Appel coalition 8 mai : faisons du 8 mai un jour férié officiel

Appel coalition 8 mai : faisons du 8 mai un jour férié officiel

Un texte de la coalition 8 mai

Un peu d’histoire

1933. Les syndicalistes, les militants de gauche et les démocrates sont déportés dans les premiers camps de concentration nazis. Sur tout le continent, des gens décident d’agir, dans l’unité contre le fascisme. En Belgique, ils se mobilisent lorsque le Vlaamsch Nationaal Verbond (VNV) et REX[1] sèment la haine et lorsque le port de l’étoile jaune est imposé aux juifs. Quand l’occupant nazi inflige une dure répression, ils organisent la résistance. Douze ans plus tard, ils réalisent l’impossible : avec les alliés, ils emportent la victoire contre le fascisme.

8 mai 1945, jour de la Victoire : l’Allemagne nazie capitule. Le nouveau vent de liberté conduit à la Déclaration universelle des droits de l’homme et donne du souffle à la lutte pour la sécurité sociale et au mouvement de décolonisation. Pour beaucoup, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme sont désormais des crimes, même s’il faudra encore attendre des décennies pour que cela soit coulé dans des textes légaux.

La mémoire du 8 mai s’est estompée

Aujourd’hui, le 8 mai est un jour férié dans de nombreux pays européens, comme en France par exemple. Aux Pays-Bas, on célèbre le jour de la libération le 5 mai. Jusqu’en 1974, les écoliers ont bénéficié en Belgique d’un jour de congé le 8 mai, mais le ministère de l’Éducation nationale de l’époque l’a supprimé. Aujourd’hui, la mémoire du 8 mai s’est estompée.

Les syndicats ont formé leurs militants aux droits fondamentaux, aux droits syndicaux et à la menace de l’extrême droite. Les organisations sociales et citoyennes se sont dressées contre l’exclusion et le racisme. Des membres de la résistance et des survivants des camps nazis ont témoigné dans les écoles. Nous voulons garder vivante leur résistance. Car qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir.

Fausse image sociale

Il est temps de redonner au 8 mai la place que ce jour mérite comme jour férié supplémentaire en Belgique. Comme le dit un ancien résistant : « Les mouvements d’extrême droite reviennent, d’abord en pantoufles, mais on entendra bientôt de nouveau le bruit des bottes. » Dans différents pays européens, ils ravivent leurs vieilles idées et bouleversent la politique traditionnelle. En Flandre, ils menacent d’arriver au pouvoir en 2024, au moins au niveau local. Leur image faussement sociale dissimule leur programme de diviser pour régner.

Dans le même temps, l’espace démocratique se réduit, les droits humains, les syndicats et la société civile sont menacés et la séparation des pouvoirs s’effrite. Le racisme, la discrimination, le négationnisme, le sexisme, l’extrême nationalisme, l’islamophobie et l’homophobie montent.

Un fossé qui se creuse

Tout ceci se joue dans un contexte où des choses évidentes comme la science, la raison et des conquêtes comme la sécurité sociale, les droits démocratiques et les services publics sont remis en question par les décideurs politiques. Tout cela nourrit l’extrême droite. La société du « chacun pour soi » et du « eigen volk eerst » (notre propre peuple d’abord) s’amplifie, tout comme l’inégalité et la division. Le fossé profond entre riches et pauvres se creuse encore plus. C’est pourquoi célébrer le 8 mai inclut la défense des droits sociaux pour tout le monde.

Il est temps. Le 8 mai, jour de la libération, doit être de nouveau un jour férié. Pour se souvenir, pour mettre en garde, pour défendre. En tant que moment de cohésion sociale et d’expression collective d’une volonté de paix et de solidarité. En tant qu’appel à l’action. Pour que jeunes et moins jeunes puissent voir où peut mener la haine et quelle bête immonde est le fascisme. Car ce n’est qu’en connaissant son passé et en restant vigilant quant à nos libertés constitutionnelles que l’on pourra effectuer les bons choix aujourd’hui et dans le futur, afin que cette horreur de l’histoire ne se répète jamais ! Car celui qui continue à se taire aujourd’hui a tout à craindre.


[1]                Le “Vlaamsch Nationaal Verbond” (VNV) était un parti nationaliste flamand collaborationniste. REX était un parti fasciste Belge, dirigé par Léon Degrelle, fondateur de la légion wallonne des Waffen-SS.

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