Jeune, tu te demandes ce qu’est le syndicalisme de lutte, la démocratie ouvrière ou encore l’action directe ? Tu t’intéresses au féminisme, à l’écologie, aux luttes des sans-papiers ou aux luttes internationales ? Tu souhaites rencontrer d’autres jeunes de la région bruxelloise qui s’intéressent à ces thématiques ? Ça tombe bien. Il te sera possible de faire tout cela au cours des « Classes de lutte », un événement organisé par les Jeunes FGTB Bruxelles, ce samedi 2 octobre. Avec un but simple : outiller les jeunes qui souhaitent s’engager à titre syndical, militant ou citoyen.
Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre de Miguel Schelck. Il est le nouveau responsable des Jeunes FGTB de Bruxelles et l’organisateur de l’événement.
Tu es le nouvel arrivant chez les Jeunes FGTB de Bruxelles…
Oui, j’ai commencé en juillet. Je remplace Catherine Opalinski, partie poursuivre son travail avec la jeunesse à la coordination du secrétariat fédéral des Jeunes FGTB.
Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce qui t’a amené à faire ce travail ?
J’ai commencé mon parcours militant à l’Union Syndicale Etudiante – la section étudiante des Jeunes FGTB à l’ULB. Là-bas, j’y ai vu l’avantage pour les travailleurs de s’unir pour défendre et étendre leurs droits. J’ai également participé au lancement d’un collectif à Watermael-Boitsfort qui conseille et défend les allocataires sociaux. Il propose des analyses et réflexions sur l’assistance sociale en Belgique, et sa transformation avec l’avènement du néolibéralisme. Au-delà de tout cela, mes parents sont ouvriers. Mon enfance et mon adolescence auraient pu être bien plus précaires sans l’institution ouvrière qu’est la sécurité sociale. Travailler à la FGTB, c’est garder le lien avec mes origines sociales et continuer à lutter dans leurs sens.
Comment vois-tu ta mission en tant que Jeunes FGTB et plus largement sur la place des jeunes dans le syndicat ?
Depuis 2012 et la réforme des allocations d’insertion, une part de plus en plus conséquente de la jeunesse se trouve exclue du chômage. De plus en plus de jeunes sont obligés de travailler durant leurs études, ou de signer un PIIS avec le CPAS de sa commune. Même sur leur lieu de travail, les jobistes et jeunes travailleurs disposent de moins de droit que les autres travailleurs. Il faut lutter efficacement contre la précarisation de la jeunesse. Il est nécessaire que les syndicats donnent la place aux jeunes pour s’organiser contre un système économique et politique qui les précarise.
J’aimerais participer avec la jeunesse à la construction d’un mouvement social populaire.
Miguel Schelck
Travailler avec tous les jeunes
J’aimerais participer avec la jeunesse à la construction d’un mouvement social populaire. Notre section étudiante, l’Union Syndicale Etudiante, fait du très bon boulot sur les campus. Mais les étudiants ne sont pas représentatifs de toute la jeunesse. Avec les Jeunes FGTB Bruxelles, j’aimerais développer des formations, des actions, construire un rapport de force incluant les franges plus populaires de la jeunesse. Pour contrer les mesures néolibérales qui les précarisent et les culpabilisent.
Les syndicats ont toujours eu un rôle important dans la formation et la politisation des travailleurs. Les jeunes doivent être pleinement partie prenante de ces processus. Mais s’adresser à la jeunesse n’est pas suffisant. Il faut aussi se nourrir de ce qu’elle a à apporter, notamment par rapport aux enjeux climatiques, féministes et décolonialistes qui secouent notre ère. Les Jeunes FGTB Bruxelles doivent guider au mieux les jeunes qui souhaitent s’impliquer au sein du syndicat.
Quels sont les avantages que les jeunes peuvent trouver en s’affiliant ?
S’affiler aux Jeunes FGTB est gratuit et permet de se tenir informé sur les jeunes et le travail. Mais aussi d’être défendu en cas de problème sur leur lieu de travail ou de formation.
De plus, s’affilier permet d’entrer dans un réseau de militant jeune et de participer à la défense des intérêts collectifs pour une société égalitaire et solidaire. Ça permet également de participer à des activités, des festivals, des voyages ou à des formations sur des enjeux contemporains ou historiques. Comme par exemple avec « Les classes de luttes », notre prochaine journée de formation à destination des jeunes.
Justement, tu pourrais nous expliquer en quelques mots le projet qui se cache derrière « Les Classes de lutte » ?
« Les classes de luttes », c’est notre événement politique de rentrée. Il s’agira d’une journée de formation sur le syndicalisme de lutte. Elle abordera les enjeux contemporains auxquels nous devons répondre en tant que syndicat. Les thématiques traitées seront diverses. On y parlera de la militance sur les réseaux sociaux, de syndicalisme de lutte, du salaire pour les jeunes en formation, des mouvements sans-papiers, de certains aspects des luttes féministes, … Il y aura également des ateliers plus pratiques visant à permettre la mise en œuvre des savoirs acquis. On aura également la visite de militants étudiants français qui pourront également partager leurs expériences… La journée se clôturera par un repas et une soirée ouverte à tous, en présence de la chanteuse bruxelloise Mathilde Goffart et du groupe de Ska Punk Anti-Skapitalista.
- Cela se déroulera dans un endroit particulier…
Oui. « Les classes de lutte » auront lieu dans un bâtiment appartenant à la Gécamines, ex-société minière du Katanga, une entreprise qui a joué un rôle dans la colonisation du Congo. Ce bâtiment est actuellement occupé par une quarantaine de personnes sans-papiers. Ce sont principalement des familles monoparentales et un bon tiers d’entre elle viennent du Congo. La symbolique est importante. On soutient les personnes sans-papiers dans leurs combats pour leurs droits. Organiser cet événement là-bas avec leur collaboration et leur participation, c’est une manière de les soutenir financièrement, mais également politiquement.
- Qui peut s’y inscrire ? Et comment faire ?
Tous les jeunes de la région bruxelloise sont les bienvenus aux « classes de lutte ». Et la soirée est ouverte à tout le monde. On a mis beaucoup d’énergie pour réaliser un événement proche des jeunes et de leurs préoccupations. Le tout, sans être « chiant » ou moralisateur. Franchement, ça va être le feu.
Pour s’inscrire, il suffit de se rendre sur la page Facebook ou Instagram des Jeunes FGTB Bruxelles et de remplir le formulaire.
- Les Classes de lutte – samedi 2 octobre 2021 de 09h à 22h
- Ancien locaux de Gécamines, boulevard du Souverain, 30 à Watermael-Boitsfort
- Inscription et programme via la page Facebook de l’évènement