Une carte blanche de la délégation syndicale MWB-FGTB AW EUROPE
Pour Jason Dieu et l’équipe syndicale d’AW Europe, c’est suite à l’inquiétude sur la Covid — qui a débuté très vite face au confinement généralisé — que la délégation syndicale a déclenché un CPPT extraordinaire. Le but ? Prévenir et anticiper, face à l’arrivée de ce virus. Des mesures ont été prises, mais bien loin d’être suffisantes pour garantir la
sécurité des travailleurs sur le terrain. Ce qui devrait pourtant être la priorité pour un employeur ! Mais il a fallu le lui rappeler à plusieurs reprises…
Chez AW Europe comme dans beaucoup d’entreprises, la distanciation sociale était impossible à respecter. C’est pourquoi, dès le début du confinement, il a été exigé que l’entreprise soit temporairement fermée. Le temps de mettre en place toutes les mesures sanitaires nécessaires à la sécurité de tous les travailleurs.
Des négociations difficiles, une résistance forte
Après de longs échanges avec la direction, le discours de la délégation syndicale était clair : « Si le Gouvernement et
l’employeur ne veulent pas prendre leurs responsabilités pour garantir notre sécurité, c’est aux travailleurs de les prendre ! Nous ne sommes pas un secteur essentiel et nous ne serons pas de la chair à patrons ! » s’indigne Jason Dieu, président de la délégation.
Le résultat fut sans appel, des dizaines de certificats médicaux le lendemain, autant le surlendemain ! Une gifle pour
l’employeur qui se voulait rassurant dans sa communication. Trois jours après les assemblées du personnel, l’employeur annonça la fermeture temporaire de plusieurs secteurs de l’entreprise. Très vite, les travailleurs ont eu la garantie que la direction prendrait en charge la perte salariale de ceux qui tomberaient au chômage et ce jusqu’à la mi-avril.
Enfin de vraies mesures sanitaires
Ensuite, de vraies mesures ont été prises et des contrôles de la médecine du travail ont été effectués avant de reprendre les activités : port du masque obligatoire, distanciation sociale respectée via notamment des cabines de travail individuelles sur les lignes de production, traçages au sol pour éviter les croisements, pauses de travail et temps de pause décalés et augmentés pour garantir que les mesures soient respectées et qu’elles n’empiètent pas sur le temps de repos.
La délégation syndicale a obtenu 10 minutes de pause en plus par jour et c’est toujours d’actualité, plus 1 jour de congé « Covid » payé par l’employeur.
Les travailleurs n’ont jamais été aussi reconnaissants du travail que nous avons accompli en tant que délégués ! Des messages d’encouragements par dizaines nous ont donné beaucoup d’énergie, car il en a fallu pour gérer cette crise en entreprise et gérer l’aspect administratif.
Jason Dieu
Les chiffres ont remplacé les hommes
Ce que la délégation retient de cette crise, qui n’est pas encore terminée, c’est que les chiffres ont bien remplacé les
hommes. Le capitalisme mettra toujours l’humain au second plan. La délégation a dû se battre pour garantir la sécurité
mais combien d’autres travailleurs ou secteurs se retrouvent-ils aujourd’hui encore en difficulté ?
S’ils en doutaient encore, nombre de travailleurs ont compris le manque de considération des employeurs. Aujourd’hui,
plus qu’hier, les consciences se réveillent et nous devons profiter de cet éveil pour lutter pour un système plus
équitable, plus durable, plus solidaire.
Il y aura un avant et après Covid et à la veille d’un plan de relance économique, il faudra s’unir plus que jamais !
Revendiquer tous ensemble car les travailleurs sont dans l’attente d’une lutte légitime.
Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin, ne l’oublions jamais !