C’est ainsi depuis les balbutiements de l’ère productiviste. « L’automobile » est un laboratoire. Toutes les grandes mutations de l’industrie ont été testées et d’abord introduites dans les entreprises de montage de voitures. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de Fordisme et de Toyotisme, et que le mot « Teslisme » est entré depuis peu dans le langage usuel…
Et les retombées de ces mutations industrielles dépassent de loin les aspects techniques. Elles sont sociales: elles affectent l’organisation du travail ; économiques car elles touchent tant à l’emploi qu’à la consommation ; politiques : elles imposent des choix en matière d’infrastructure, d’aménagement du territoire et de gestion environnementale qui relèvent de l’autorité publique.
Pendant longtemps, c’étaient uniquement les usines d’assemblage et leurs fournisseurs qui occupaient l’avant-scène. C’étaient là où les nouveautés naissaient. Aujourd’hui, c’est toute la chaîne automobile qui est touchée. Sa conception, son assemblage, sa mise en circulation, son ravitaillement en énergie, son entretien, sa réparation, son débosselage, sa mise hors service, son recyclage… chaque niche d’activité touchant l’automobile est à un carrefour de l’histoire. Et ce carrefour est celui de tous les dangers. Car au niveau européen :
- 20% des nouveaux emplois créés sont temporaires ;
- 14 % sont à temps partiels ;
- 10% de travailleurs sont des travailleurs pauvres (60% du revenu médian) ;
- Et la polarisation du marché du travail s’accélère entre emplois hautement et faiblement qualifiés.
Les représentants Métallos des fabrications métalliques, des garages, des carrosseries, du commerce du métal et de la récupération s’organisent. Ils enchaînent depuis quelques semaines les réunions et séminaires. Ils se donnent quelques mois pour déposer un cahier de revendications très fouillé pour l’ensemble de la filière mais dont les grands principes seront à n’en pas douter :
- Un accès généralisé aux contrats de travail standards à temps plein en CDI.
- Une hausse des salaires à la mesure de la hausse des prix et de la productivité.
- Un rééquilibrage entre valeurs sociales et libertés économiques.
- Une réglementation des marchés garantissant la stabilité de la part des salaires dans le revenu national et la sécurité des travailleurs.
- La disparition de la pauvreté au travail en s’attaquant aux salaires les plus bas.
- Une amélioration de la santé et la sécurité sur le lieu de travail partout en Europe.
- Des efforts en matière de formation professionnelle à la mesure des enjeux colossaux.
- La réduction du temps de travail et meilleur équilibre vie profession / familiale.
- La diminution des écarts salariaux entre industrie et chaine d’approvisionnement.
- Le droit à la déconnexion.
Vous l’avez compris, les Métallos placent l’ensemble de la filière sous haute surveillance !