Si Se Puede : quand le travail syndical passe avant les menaces de mort (vidéo)

Si Se Puede : quand le travail syndical passe avant les menaces de mort (vidéo)

A quoi ressemble le syndicalisme en Colombie et pourquoi est-il si différent de notre réalité ? Dans le cadre de la sortie du documentaire “Si Se Puede”, réalisé par la Centrale Générale – FGTB, en collaboration avec Docwerkers, nous avons discuté avec Moisés Baron. Il est l’un des dirigeants syndicaux du secteur du pétrole, présent dans “Si Se Puede”.

Visionnez le documentaire ci-dessous.

Il affiche 25 ans de carrière en tant qu’ouvrier chez Ecopetrol, une entreprise active dans l’exploitation pétrolière, en grande partie entre les mains du gouvernement colombien. Moisés Baron était la personne toute indiquée pour devenir leader syndical. Il ne l’est évidemment pas devenu du jour au lendemain. Après une formation de deux ans en 2004, il est devenu délégué pour l’USO (Unión Sindical Obrera) chez Ecopetrol à Barrancabermeja. Aujourd’hui, il est cadre pour l’USO , le syndicat en charge du  secteur du pétrole.

Sensibilisation à l’entrée de l’entreprise

2004 : après un licenciement massif de délégués, une vague de grèves éclate chez Ecopetrol. La Centrale Générale – FGTB entre alors en contact avec l’USO et entame  une collaboration avec le syndicat . Cette collaboration a permis la création d’un institut de formation syndicale.

Cette formation est toujours organisée en 2023. Les nouveaux travailleurs, ainsi que les ouvriers en sous-traitance, sont approchés par les syndicalistes, à l’entrée de l’entreprise. Ils reçoivent une information sur leurs droits, mais aussi un rappel historique sur la conquête de ces droits. Si personne n’est évidemment tenu de devenir délégué, chacun reçoit toutes les informations nécessaires afin de  décider d’endosser une responsabilité syndicale ou non.

Être délégué ? Les risques en valent la peine

Il ressort très vite de ce documentaire qu’être délégué en Colombie représente plus de risques qu’être délégué en Belgique. A titre d’exemples : en septembre 2022, un collègue de Moisés a été assassiné car il était délégué ; les leaders syndicaux doivent se déplacer dans des véhicules blindés, les cadres de l’USO ne vivent pas avec leur famille, mais dans un bâtiment sécurisé à Barrancabermeja…

Des menaces de mort, pas de vie privée, … Pourquoi encore vouloir être délégué ? “Tout est lié à la situation collective du pays”, déclare Moisés, “il est possible de ne penser qu’à soi ou à sa famille, cependant, dehors, le monde continue de brûler. Si votre pays n’est pas en sécurité, vous ne l’êtes pas non plus.” Il essaie d’ailleurs de transmettre cet état d’esprit aux nouveaux et jeunes syndicalistes de Colombie. Tout comme en Belgique, le syndicat se voit coller une étiquette négative, alors que sa présence entraîne des changements dans la société.

Le premier président de gauche au pouvoir

En juin 2022, Gustavo Petro a été élu comme premier président de gauche. Avec son gouvernement progressiste, il a entamé des discussions avec les syndicats, et reconnu qu’ils étaient les victimes de la guerre interne. Les syndicats ont ainsi pu mettre en lumière des thématiques importantes ainsi que la politique sociale. Le Président Petro est soutenu par le peuple, les syndicats et les organisations environnementales. Le danger n’est toutefois pas écarté. Tant le président que les syndicats sont menacés par les pouvoirs économiques du pays.

DOCUMENTAIRE ¡SI SE PUEDE!  NL/FR

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Lire aussi x

Syndicats Magazine

GRATUIT
VOIR