NLMK Clabecq (ex-Forges de Clabecq) est une usine emblématique des Métallos FGTB. Dépendante d’investissements russes, l’usine continue à tourner, malgré les sanctions européennes à l’égard de l’usine-mère. Mais l’incertitude pointe quant à l’avenir. Nous sommes allés à la rencontre de la délégation MWB-FGTB pour faire le point sur la situation.
Géant russe
NLMK Clabecq fabrique des plaques d’acier pour différents secteurs (construction, énergie, transport,…). L’usine occupe 404 travailleurs dont 280 ouvriers. L’entreprise a été reprise par le géant russe NLMK (Novolipetsk Steel) en 2011. Lequel y a injecté des moyens financiers considérables. Actuellement, la Région Wallonne est l’actionnaire majoritaire avec 51% des parts et occupe un siège de plus qu’NLMK au conseil d’administration. Le fait saillant depuis la reprise de l’entreprise par le géant russe a été la grosse restructuration de 2019 avec plus de 200 emplois perdus. L’entreprise il est vrai, peine à maintenir son seuil de rentabilité depuis 2011, sauf l’année dernière où un bénéfice exceptionnel a été enregistré, résultat de l’embellissement du marché de l’acier.
Incertitudes
Les travailleurs vivent dans l’incertitude depuis les sanctions européennes contre les entreprises russes. Le site de Clabecq est approvisionné par le marché russe via NLMK. Le groupe russe vend ses brames à ses propres sites européens, dont Clabecq. De ce fait, les mesures européennes contre la Russie ont des conséquences sur la production… et sur les travailleurs. L’entreprise est autorisée à écouler des brames russes pendant encore un peu plus d’un an. Mais passé cette période et si les sanctions persistent, il faudra trouver des alternatives aux brames russes. Fin de l’année dernière, 30 millions d’euros ont été investis pour améliorer la qualité des tôles finies. “Tout n’a pas été bloqué par NLMK. D’ailleurs, 20 travailleurs intérimaires vont passer sous contrat CDD dans les semaines qui viennent. Le groupe continue à produire et avance à tâtons en attendant de voir comment la situation va évoluer. Actuellement, l’usine de Clabecq peut couvrir les commandes sur le court terme avec, entre autres, des brames qui viennent d’ailleurs. Mais à long terme la situation ne sera plus tenable longtemps, souligne Matteo”, membre de l’équipe syndicale MWB-FGTB.
De nombreuses questions
Face à l’inquiétude générale, la direction se veut rassurante. La direction russe envoie régulièrement des mails pour faire état de la situation. Elle indique chercher des alternatives à ses fournisseurs traditionnels. Mais à quel prix? A quelles conditions? Tout cela reste encore assez flou. Et sur le long terme, les questions demeurent également. Est-ce que la situation va empirer? Est-ce que la guerre va s’arrêter? Même si la guerre s’arrête il faudra rester vigilants! Les travailleurs et leurs représentants – qui sont confrontés quotidiennement à ces questions – ne sont pas dupes.
Quant au conflit lui-même, la position est claire : “Nous sommes résolument pour la paix”, ajoute Matteo. “Nous voulons que cette guerre s’arrête! D’abord et avant tout pour des raisons humanitaires! Mais nous ne pouvons taire que les sanctions européennes pénalisent avant tout les travailleurs, et aucunement la classe dirigeante.”
L’équipe syndicale reste toutefois optimiste et combative. “Il faut mettre le pessimisme de côté et garder espoir et confiance dans notre outil qui a plus que fait ses preuves par le passé”, conclut Matteo.
Une carte blanche de la délégation MWB-FGTB de NLMK Clabecq
L’acier nmlk retourne t il en russie ?