On y va?

On y va?

Ça y est. Le soleil nous inonde de ses rayons. Les vacances sont à nos portes et nous allons, pour la plupart, pouvoir profiter d’une pause estivale. L’occasion de relâcher la pression, de profiter de son temps libre et des siens et de recharger ses batteries. Dans cette vie à 100 à l’heure qui est parfois la nôtre, pouvoir appuyer sur le bouton off et se focaliser sur l’essentiel est indispensable. Cette période d’accalmie peut aussi être le moment de réfléchir et de se poser les bonnes questions pour nous-mêmes, pour le monde et pour ceux qui nous entourent. Dans cette chronique, nous vous proposons justement une réflexion qui a tout son sens : celle de savoir de quelle société nous voulons demain. À méditer cet été, où que vous soyez !

Un autre temps

Lorsqu’on y repense, cela semble être d’un autre temps. Pourtant, il y a encore deux ans d’ici, nous étions en plein dedans. Le virus du covid, les morts, les hôpitaux saturés, les restrictions sanitaires, les libertés limitées, les conditions de travail sous pression, l’explosion du télétravail et de la digitalisation, les fermetures d’entreprises et pertes d’emploi… Une crise inédite sur le plan sanitaire mais aussi socio-économique. À cette époque, nous avions dressé le constat que la société postcovid devrait être meilleure que la société précovid et que nous devions impérativement en tirer les enseignements nécessaires. Ce devait être le retour vers un meilleur lendemain.

Pourtant, si l’on regarde ce qui s’est déroulé depuis lors, on peut se dire qu’on ne semble pas vraiment avoir appris de l’Histoire.

Grâce à l’index

Au fléau covid ont succédé d’autres fléaux. La guerre en Ukraine, l’inflation et l’explosion des prix de l’énergie ont continué à noircir le tableau et à entraîner bon nombre de citoyens dans la spirale de la précarité. Certains partis politiques et employeurs ont profité de cette crise pour faire passer leurs propositions. Heureusement, la résistance des syndicats a empêché le Gouvernement de s’engager dans cette voie. Ainsi, l’indexation automatique a été régulièrement dans le viseur. Nous avons continué à nous battre pour la défendre et il apparaît aujourd’hui que nous avons mieux surmonté la crise que d’autres pays, grâce à cet index. Comme nous l’avions dit.

L’humain trop souvent variable d’ajustement

Ce début 2023 a lui aussi amené son lot de drames sociaux et a démontré que partout autour de nous, c’est un capitalisme débridé qui continue à tracer sa route. Le travailleur est considéré comme une marchandise dont on se sert et puis qu’on jette. L’humain, ses conditions de travail et son emploi restent trop souvent une variable d’ajustement.

De plus en plus, ce sont également nos libertés syndicales qui sont remises en question. Nous l’avons vu dans le dossier Delhaize, dans les interdictions des piquets de grève mais aussi dans la décision de franchise, qui est une manière fallacieuse d’écarter la concertation sociale dans les entreprises. Le projet de loi Van Quickenborne (ou « anti-casseurs ») et le flou qui l’entoure ou son interprétation menacent à présent aussi notre droit de manifester. Droit de grève, droit de manifester : ce sont des fondements mêmes de notre démocratie qui s’étiolent dangereusement.

Quel futur voulons-nous?

Après ce coup d’œil dans le rétro, il est temps de se demander jusqu’où nous allons laisser les choses déraper. Quel drame ou quelle nouvelle crise faudra-il encore attendre pour opérer un basculement de notre société ? Quel futur voulons-nous ? Dans moins d’un an se tiendront les élections communales, législatives et européennes. Un moment déterminant pour induire dans quelle direction nous devons aller.

Les sirènes de l’extrême droite vont certainement profiter de l’occasion pour chanter leur refrain simpliste et populiste. Jouer sur les peurs et les préjugés pour vendre le fantasme d’un avenir meilleur entre leurs mains. Danger. La droite et l’extrême droite n’ont jamais été sources de progrès social et ne le seront jamais. Dans cette société qui est la nôtre, les organisations syndicales restent le seul contre-pouvoir qui existe encore. C’est en unissant nos forces collectivement, c’est via la détermination, c’est via la solidarité que nous continuerons à défendre le meilleur pour tous.

Nous y croyons. Mais pour aller vers un mieux, il faut être attentif à certaines lignes claires. Ce sont elles qui traceront les sillons d’un renouveau. Un chemin vers une sécurité sociale renforcée et accessible à tous, vers des emplois stables et de bonnes conditions de travail, vers la possibilité de vivre correctement et dignement, vers une plus grande qualité de vie avec un équilibre vie privée – vie professionnelle harmonieux, vers une société ouverte et tolérante où les inégalités et les discriminations n’ont pas leur place, vers une transition climatique nécessaire. Un chemin où la concertation sociale est respectée et joue pleinement son rôle.

C’est celle-là, la société dont nous voulons demain. Et vous ?

Un billet proposé par le SETCa.

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