Congrès de la CES | Ensemble pour un accord équitable pour les travailleurs

Congrès de la CES | Ensemble pour un accord équitable pour les travailleurs

En mai dernier, le 15ème Congrès de la CES a rassemblé à Berlin plus de 600 délégations de toute l’Europe. La délégation FGTB a participé aux débats sur l’avenir de l’Europe sociale autour du thème « Ensemble pour un accord équitable pour les travailleurs ». Le Congrès était également l’occasion de fêter le 50ème anniversaire de la CES.

Pourquoi le slogan “Ensemble pour un accord équitable pour les travailleurs” ?

Dans toute l’Europe, les coûts des denrées alimentaires, de l’énergie et d’autres besoins de base augmentent nettement plus rapidement que les salaires, les pensions et les allocations sociales. Ce qui accroît les inégalités. Même si le rythme de l’augmentation des prix ralentit, le niveau de vie baissera à long terme, si les salaires n’augmentent pas et s’il n’y a ni garantie de sécurité de revenus et d’emploi, ni  mesures de l’UE pour s’attaquer aux dimensions sociales de la situation d’urgence.

Encouragée par les syndicats, l’UE a certes mis en oeuvre un soutien à grande échelle – d’une valeur de plusieurs milliards d’euros – pour faire face à ces crises. Avec, par exemple, la nouvelle directive européenne pour des salaires minimaux adéquats dans l’UE. Cette législation pionnière favorise des salaires minimaux légaux décents et encourage les négociations collectives dans l’ensemble de l’UE. Car une hausse du pouvoir d’achat est indispensable.

Mais malgré ces mesures importantes, les conséquences des crises sont toujours réelles. De nouvelles mesures d’économies risquent de voir le jour. Il faut donc continuer à se mobiliser pour la solidarité, des salaires plus élevés et des emplois de qualité, une meilleure protection sociale, des négociations collectives et un dialogue social fort ainsi que pour les droits syndicaux et des travailleurs. Car si les syndicats ne le font pas, personne ne le fera.

Le programme d’action syndicale 2023-2027 et le manifeste de Berlin

Mais comment joindre l’acte à la parole ? Dans cette période où nos droits sont mis à mal, il est très important de concrétiser cet accord équitable pour les travailleurs. La CES propose un programme d’action syndicale pour les 4 prochaines années.

Pendant quatre ans, la CES mettra l’accent sur les objectifs suivants : 

  • Enrayer la crise du coût de la vie;
  • Lutter contre une nouvelle politique d’austérité;
  • Une transition juste qui fonctionne;
  • Une société économique et sociale équitable;
  • Valoriser la paix, la sécurité et notre existence ;
  • Une voix plus forte pour les travailleurs et les syndicats.

Les points les plus importants et les plus urgents sont repris dans un manifeste, qui porte ici le nom de Manifeste de Berlin. Bon nombre de revendications de la FGTB se retrouvaient déjà dans ce programme d’action.

Thierry Bodson, Président de la FGTB, est intervenu sur l’importance et la défense du droit de grève qui est mis à mal dans de plus en plus de pays. Une intervention qui a été renforcée par Miranda Ullens, Secrétaire générale, qui a défendu une résolution sur le droit de grève. 

Notons également des interventions sur une possible journée d’action européenne le 8 mars dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, sur le renforcement des services et enfin sur une campagne commune contre l’extrême-droite avec l’appel à un jour férié européen général le 8 mai. Enfin, Frank Moreels, Président de la Fédération européenne du Transport ETF, a appelé à s’attaquer au dumping social et à l’exploitation et aux conditions de travail épouvantables auxquelles sont confrontés de nombreux travailleurs.

Le droit de grève – un droit démocratique et universel

Le congrès a également été l’occasion d’aborder nombre de points d’actualité. Crucial: celui sur le droit de grève. Un droit démocratique indissociablement lié au droit de s’organiser et à la négociation collective. Le respect des libertés syndicales et la protection des syndicalistes dans le cadre des actions collectives sont des droits de l’homme fondamentaux.

Pourtant, le droit de grève est attaqué dans de plus en plus de pays européens, dont le Royaume Uni et la Belgique, mais aussi dans le reste du monde. Il devient impossible d’exercer ce droit en raison des attaques de gouvernements, de partis de droite et d’extrême-droite et des employeurs.

Les syndicats doivent défendre les droits et libertés démocratiques avec vigueur. C’est pourquoi, la FGTB a demandé à la CES de s’atteler de toute urgence à:

  • Un soutien aux membres de la CES dont le droit à la négociation collective et le droit de grève sont attaqués ;
  • La mise sur pied d’un réseau de solidarité pour soutenir rapidement les syndicats qui sont attaqués en justice lors de conflits sociaux ;
  • Soutenir les membres de la CES dans leurs efforts pour se défendre contre les attaques qui visent l’affaiblissement du rôle des instances de contrôle de l’OIT de façon générale, et des négociations collectives et du droit de grève en particulier.

Mobilisation européenne dans le cadre des crises actuelles

Sur l’année écoulée, il y a eu de nombreuses grèves, manifestations et actions en Europe, dans le cadre de la crise du coût de la vie. Une campagne qui était également soutenue par la CES et ses membres.

C’est pourquoi, l’on appelle la CES à se mobiliser dans la lutte pour la solidarité ; pour des instruments financiers européens qui soutiendront la croissance durable et l’emploi ; pour une économie qui fournira des résultats concrets pour les travailleurs ; pour des salaires plus élevés et des emplois de qualité ;  pour plus de protection sociale ; pour des investissements dans les services publics de qualité, qui garantissent les droits civils ; pour le dialogue social ; pour les droits des syndicats et des travailleurs ; pour plus d’investissements publics dans des transitions industrielles ; pour une politique fiscale équitable et redistributrice.

Pétition contre les mesures d’économies 2.0.

Au Congrès de la CES, une pétition a été lancée dans le cadre de la nouvelle politique économique et d’une politique nouvelle politique d’austérité de la Commission européenne.

En effet, les mesures d’économies sont de retour. Elles toucheront de plein fouet les travailleurs dans toute l’Europe. On le sait, l’austérité conduit à plus de pauvreté. Davantage de personnes perdent leur logement et n’ont pas d’accès aux soins de santé dont elles ont besoin. L’on a besoin d’un véritable changement et non d’un retour à la politique destructrice de réduction des déficits. Le dialogue social est crucial.

Cette pétition sera remise à la Commission européenne et aux gouvernements de tous les pays comptant ne fût-ce qu’un signataire. Les revendications de la CES et de ses membres :

  • Pas de retour à l’austérité
  • Des investissements dans des emplois mieux rémunérés, durables et couverts par une CCT 
  • Pas de subventions publiques sans conditionnalité sociale
  • Une économie plus juste pour tous

                                                                                                                  

Joeri Hens

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