Des flexi-jobs dans l’agriculture et l’aménagement des jardins? Non, merci

Des flexi-jobs dans l’agriculture et l’aménagement des jardins? Non, merci

Un billet de la FGTB-Horval

Regard dans les coulisses de la concertation politique

Comment ça marche? Quand le Premier ministre lance l’année parlementaire avec son budget pluriannuel, cela s’accompagne toujours d’annonces de nouvelles mesures. Economies, dépenses et promesses. Normalement, ces sujets sont d’abord soumis à une concertation, une discussion et une évaluation. Les jours qui précèdent l’annonce, des rumeurs circulent dans les milieux de la concertation sociale, au sujet des mesures et desiderata des différents partis gouvernementaux.

Cette fois-ci, nous avons été particulièrement étonnée d’apprendre la veille de « l’état de l’Union » que les flexi-jobs dans l’agriculture et l’aménagement des jardins figuraient dans le paquet. D’où cela vient-il? Et est-il encore possible d’empêcher cela ? Tout a été immédiatement mis en oeuvre en ce sens.

Les partenaires sociaux ne veulent pas de flexi-jobs

Il n’est pas surprenant que les partis libéraux annoncent des mesures qui affaiblissent la sécurité sociale. Mais qui les a inspirés pour amener l’idée d’instaurer des flexi-jobs dans les secteurs verts ? Pourquoi les fédérations patronales œuvrent-elles pour une telle mesure, au moment où la concertation est constructive sur le thème de l’harmonisation du travail saisonnier en échange de l’augmentation des salaires minimums au sein de la Commission paritaire ? Dans la Commission paritaire, nous avons établi un courrier commun et nous l’avons envoyé aux différents ministres : les partenaires sociaux compétents pour l’agriculture et l’aménagement des jardins ne veulent pas de flexi-jobs. Or, les choses sont devenues incontrôlables car, entre-temps, le Premier ministre a déjà annoncé la mesure…

Pourquoi c’est important ?

Bien évidemment, la résistance se poursuit. Pourquoi est-il si important d’empêcher les flexi-jobs ? Initialement, la mesure a été instaurée pour s’attaquer au travail au noir dans l’horeca. C’est dans ce contexte que les établissements horeca ont été amenés à installer une caisse enregistreuse. Ensuite, les flexi-jobs ont également été étendus au petit commerce, comme les boulangers. Le travail au noir y était également très présent. Nous sommes et nous serons toujours contre le travail au noir. Il affaiblit la sécurité sociale, il instaure une fausse compétitivité et il menace les emplois fixes.

Les flexi-jobs ne sont pas plus que la légalisation du travail au noir… En effet, les travailleurs ne paient pas d’impôts et ne contribuent pas à la sécurité sociale. C’était la raison pour laquelle seules les personnes ayant déjà un emploi à 4/5e (des travailleurs qui paient impôts et ONSS via leur emploi principal) ou les pensionnés peuvent entrer dans le système. Quel est notre constat qui est d’ailleurs confirmé par la Cour des Comptes ? Que le travail au noir continue à exister et que les flexi-jobs meilleurs marchés éliminent les emplois existants ! Alors pourquoi instaurer un statut qui ne fonctionne pas ?

Oui, il y a une pénurie sur le marché du travail et les secteurs à bas salaires ont des difficultés à recruter du personnel. Or, la solution ne réside-t-elle pas dans des salaires plus importants, et de meilleures conditions de travail ? Ne risquons-nous pas de nous retrouver dans une situation où les employeurs vont répondre à nos demandes – justifiées – de salaires plus élevés : « Si votre emploi normal ne vous permet pas de joindre les deux bouts, prenez alors un deuxième emploi comme un flexi-job ? Vos factures sont trop élevées ? Prenez un flexi-job ! ». Non! Lles travailleurs doivent gagner un salaire décent avec leur emploi normal!

Un succès !

Avec les autres syndicats, et soutenus par les organisations patronales au sein de la Commission paritaire, nous avons continué à mettre la pression sur le gouvernement pour ne pas étendre les flexi-jobs à l’agriculture et à l’aménagement de jardins. Nous avons pu compter sur le soutien des partis socialistes Vooruit et PS. Lors de son arrivée au pouvoir, le gouvernement a promis d’agir dans le respect de la concertation sociale. Nous avons continué à lui rappeler cette promesse et nous avons attiré son attention sur le fait qu’il pouvait en faire preuve dans ce dossier. Et avec succès ! Il n’y aura pas de flexi-jobs dans l’agriculture et l’aménagement de jardins ! Selon les derniers messages que nous avons reçus, les deux secteurs ont été supprimés de la liste reprise dans l’accord gouvernemental.

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