Les chauffeurs routiers à nouveau à l’arrêt à Gräfenhausen

Les chauffeurs routiers à nouveau à l’arrêt à Gräfenhausen

“Les employeurs, le secteur des transports et les responsables politiques ferment les yeux sur les abus!” – Un billet de l’UBT-FGTB

Depuis le mois de juillet, des chauffeurs routiers des pays d’Asie centrale, tous employés par la même entreprise polonaise, se rassemblent à nouveau en Allemagne. Ils étaient une dizaine au départ. Depuis le 26 juillet, environ 130 camions sont immobilisés sur le parking de Gräfenhausen, près de l’aéroport de Francfort.

Chauffeurs non payés (bis)

La plupart de ces chauffeurs n’ont pas été payés depuis le mois de mai. Des syndicalistes d’ITF Road Transport Due Dilligence Foundation, en coopération avec l’organisation allemande Fäire Mobilität, la DGB et verdi, tentent de renégocier les conditions de travail des chauffeurs avec le groupe Mazur. Frank Moreels, président UBT-FGTB, explique: “Le fait que des chauffeurs européens se rendent à nouveau à Gräfenhausen pour manifester et revendiquer leurs droits prouve que le secteur des transports et les donneurs d’ordre n’ont rien appris après la grève du mois d’avril. D’autant plus qu’il s’agit de chauffeurs travaillant pour la même entreprise malhonnête.”

Les clients doivent prendre leurs responsabilités

Contrairement à ce que se fait aujourd’hui, toutes les parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement ont une responsabilité à prendre. Ils détiennent en effet la clé de la prévention du dumping social et de l’exploitation dans le secteur des transports. Or, hormis une brève vague d’indignation en avril dernier lorsque les chauffeurs de camion se sont arrêtés à Gräfenhausen – pour la première fois à grande échelle – rien n’a changé.

Des personnes et des ressources supplémentaires

Les entreprises qui commanditent le transport de marchandises ont un rôle à jouer. Le monde politique également. Mais, poursuit l’UBT, ces deux acteurs ne prennent pas suffisamment au sérieux la question du dumping social et de l’exploitation dans le transport routier, à quelques exceptions près. Tom Peeters, adjoint du secrétaire fédéral transports routier et logistique, précise: “L’UBT-FGTB demande depuis des années des ressources et du personnel supplémentaires pour les services d’inspection spécifiques au secteur des transports et un renforcement de la responsabilité. Ce n’est qu’avec l’actuel ministre Dermagne, qui comprend la gravité de la situation, qu’il y a des initiatives pour des investissements supplémentaires et une législation qui rend également les donneurs d’ordre responsables. Mais dans d’autres pays européens, il ne se passe rien ou les choses avancent trop lentement et sont insuffisantes”.

La Belgique, une source d’inspiration pour les autres pays européens ?

Le transport routier de marchandises en Belgique et en Europe doit être organisé de manière à ce que les personnes ne soient pas exploitées et que le client soit tenu responsable. L’UBT espère donc que le renforcement de la législation en Belgique sur la question sera bientôt voté par le Parlement. La Belgique pourra ainsi servir d’exemple à d’autres pays de l’Union européenne. Enfin, l’UBT-FGTB, les fédérations de transport européenne (ETF) et internationale (ITF) appellent les chauffeurs concernés à contacter la fondation RTDD, Faire Mobilität et/ou les syndicats nationaux pour obtenir leurs arriérés de salaire.

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