“Un rôle d’écoute, un esprit social”: la parole aux déléguées

“Un rôle d’écoute, un esprit social”: la parole aux déléguées

Les élections sociales approchent. Elles auront lieu du 13 au 26 mai 2024. Un grand moment de démocratie sociale, où travailleurs et travailleuses éliront leurs représentants dans l’entreprise. Représentants et représentantes. Le syndicat n’est plus, ne veut plus être, un monde d’hommes. Toutes et tous ont une place à prendre, un rôle à jouer. C’est pourquoi la FGTB lançait récemment un appel aux candidatEs. Parce que la représentation compte.

Le mois de mars, mois de lutte pour les droits des femmes, se profile à l’horizon. Une fois encore, il faudra rappeler que l’égalité et la justice sociale ne sont pas acquises pour la moitié de la population mondiale. Ce combat, il faut le mener aussi dans les entreprises, au quotidien.

51%

Quelques chiffres. La Belgique compte plus de femmes (51 %) que d’hommes. Plus de 65% des femmes en âge de travailler occupent un emploi. Pour 50% au milieu des années 90, selon le SPF Emploi. Si l’on prend la seule tranche d’âge de 25 à 50 ans, 85% des femmes travaillent.

De plus en plus de femmes sur le terrain donc, mais pourtant les inégalités restent. Temps partiels non choisis, secteurs “féminins” moins valorisés, pensions plus basses… Lutte pour l’égalité salariale, pour les droits liés à la maternité et à la parentalité, et contre le harcèlement sexuel au travail: les causes à défendre sont nombreuses. C’est la raison pour laquelle la FGTB appelait récemment aux candidates pour les prochaines élections sociales. “Partout où c’est possible, une délégation syndicale doit compter sur un maximum de travailleuses”, disait récemment Thierry Bodson, président de la FGTB. “C’est comme ça qu’on sera représentatifs du monde du travail.”

Plus fortes ensemble

Que fait une déléguée? Elle est amenée à informer, conseiller et défendre les collègues au sein de deux instances. Soit au Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT ou Comité de prévention) avec pour mission : le bien-être au travail, la santé, la protection de la maternité, le soutien aux personnes
victimes de violence, de sexisme ou de harcèlement sexuel mais aussi la mobilité durable, les mesures respectueuses du climat…

Ou encore au Conseil d’entreprise (CE), chargé de la politique économique et l’emploi dans l’entreprise, l’égalité salariale f/h, l’égalité des possibilités de promotion entre hommes et femmes, le problème
du temps partiel (en majorité des femmes), la possibilité de discuter de la réduction collective du temps de travail, la recherche d’une meilleure articulation entre vie professionnelle et vie privée, les vacances et horaires annuels…

“Lancez-vous!”

Frédérique, déléguée FGTB Horval et magasinière chez Biscuit international, à Enghien, estime avoir “trouvé sa place dans un milieu d’hommes”. “La fonction de ‘magasinier’ n’est pas encore très répandue chez les femmes. J’y ai obtenu le respect des mes collègues et des chauffeurs. Selon moi, être déléguée c’est un rôle d’écoute, un esprit social. Nous sommes la liaison entre les ouvriers et la direction. En tant que femme nous avons parfois une vision différente et une autre approche psychologique, ‘une main de fer dans un gant de velours’ – ce qui peut être bénéfique lors des négociations. Ce n’est pas facile mais je pense que les femmes peuvent apporter beaucoup à une délégation.” Alors mesdames allez-y, lancez-vous, c’est avant tout une belle aventure humaine et dans le monde actuel nous avons vraiment besoin de vous.”

À la FGTB, il n’y a pas de place pour le sexisme, le racisme, l’homophobie ou la xénophobie.

Loren, déléguée

Loren, déléguée jeune SETCa dans le secteur du commerce, abonde dans le même sens. “Je suis déléguée depuis 4 ans au CE et suppléante au CPPT. En tant que jeune déléguée, j’ai été directement épaulée par ma permanente et par mes collègues délégués. Ils ont de suite été à mes côtés pour me guider. À la FGTB, il n’y a pas de place pour le sexisme, le racisme, l’homophobie ou la xénophobie. Être déléguée, c’est savoir être à l’écoute des gens et les comprendre. C’est être convaincue qu’on peut représenter nos collègues, les accompagner et les défendre face à la direction. C’est être enthousiaste, solidaire et combattant. C’est gagner des victoires. C’est avoir la volonté de faire changer les choses.”

Trop sensibles, les femmes? Un vieux cliché

Virginie, déléguée Centrale Générale FGTB dans le secteur du nettoyage, veut casser les clichés sur les femmes déléguées syndicales. « Certains n’hésitent pas à dire que les femmes sont trop sensibles pour tenir tête aux patrons. Je leur réponds : pas du tout ! Je leur tiens tête. Ça ne me fait pas peur, je suis l’intermédiaire entre le patron et les travailleurs de mon entreprise. Je suis là pour les
défendre. Les femmes sont fortes, et elles se font entendre. »
Ce que confirme Tiphaine, déléguée Centrale Générale FGTB dans le secteur des titres‑services. « Les femmes font preuve de beaucoup d’intelligence pour pouvoir agir différemment des hommes. Nous agissons moins frontalement,
mais nous agissons quand même. Nous n’avons pas peur.”


« Certains n’hésitent pas à dire que les femmes sont trop sensibles pour tenir tête aux patrons. Je leur réponds : pas du tout ! Je leur tiens tête.  »

— Virginie, déléguée

Ces combats vous parlent et vous avez au moins 6 mois d’ancienneté sans interruption en mai 2024, ou 9 mois avec interruption ? Passez le cap ! Devenez déléguée FGTB et négociez de meilleures conditions de travail pour vous et vos collègues.
Plus d’infos:
www.fgtb2024.be

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