La journée de grève nationale du 9 novembre a été un franc succès, tant au nord qu’au sud du pays. Les travailleurs étaient présents en nombre dans les piquets d’entreprises, et les délégations Métallos FGTB Hainaut-Namur n’ont pas manqué à l’appel. Si pour certaines d’entre elles, faire un piquet est quelque chose qui se fait régulièrement lors de journées de grève interprofessionnelle, pour d’autres il s’agissait d’une première.
Jeune délégation
Dans la région de Charleroi, c’était notamment le cas pour le groupe GSL Motors, entreprise de garages qui regroupe une quinzaine d’entités. La délégation est jeune, elle a été élue et mise en place voilà 2 ans, lors des dernières élections sociales. Ce, avec la totalité des mandats remportés. Le travail syndical n’y est pas toujours facile. Le secteur fait en effet face à de nombreuses absorptions de petits garages dans des groupes toujours plus grands, et décentralisés.
Les travailleurs ont pourtant décidé de débrayer devant l’entreprise pour montrer leurs ras-le-bol face à la situation que vivent tous les travailleurs aujourd’hui mais aussi face au manque de considération de la direction vis-à-vis des délégations. Une situation d’explosion des coûts de la vie et de l’énergie, une situation où l’on ne laisse aucune marge de négociations salariales aux travailleurs malgré les marges bénéficiaires des entreprises qui s’envolent.
Rencontre
Petit retour sur cette journée d’action avec Joël Lothier, délégué FGTB Métal Hainaut-Namur :
Bonjour Joël, comment les travailleurs du groupe vivent-ils la situation actuelle ?
Nous sommes tous impactés par les hausses énergétiques. Heureusement j’ai quelques collègues qui arrivent à s’en sortir car ils ont des panneaux solaires, ou encore un contrat fixe avec leur fournisseur. Ce qui est sûr, c’est que l’avenir reste incertain. On ressent vraiment l’angoisse des factures énergétiques futures.
Et du coup, comment s’est organisée la journée ? La mobilisation a été facile ?
La journée a été discutée et organisée assez facilement par les travailleurs et l’organisation syndicale. Pour marquer le coup, d’autres travailleurs – des différents garages du groupe – sont venus renforcer le piquet. J’attire l’attention sur le fait que la mobilisation est historique ! C’est la première fois qu’une concession est à l’arrêt.
« La mobilisation est historique ! C’est la première fois qu’une concession est à l’arrêt. »
La direction vous a mis des bâtons dans les roues dans l’organisation du piquet ?
Elle a été mise devant le fait accompli, car on a essayé de garder l’effet de surprise le plus longtemps possible. Les différents ateliers véhicules neufs, véhicules d’occasion et ateliers mécaniques étaient en grève lors de cette journée.
C’était le premier piquet chez vous et on peut dire que c’était un vrai succès. Qu’en retiennent les travailleurs ?
C’est nouveau pour les collègues. Ils ont été surpris de voir le nombre de personnes d’autres garages, mais aussi d’autres entreprises venir en solidarité à ce piquet. C’est une super chose finalement. Ce que je retiens à mon niveau, ce sont les tentatives d’intimidation de la direction le jour de la grève. Ils ont essayé de forcer le piquet avec une voiture, et ont tenté de bousculer plusieurs camarades ! Je pense que les travailleurs retiendront cela aussi.