Une contribution de la Cellule Mobilité de la FGTB wallonne
En Belgique, en 2020, les émissions du secteur des transports constituaient 20,4 % des émissions totales de gaz à effet de serre (contre 14,4 % en 1990). Le transport sur route représente à lui seul 96 % du total des émissions pour ce secteur[1]. Pour le transport des personnes, la voiture reste le mode de transport privilégié. En particulier en Wallonie où la part modale de la voiture s’élève à… 83 %. Il y a donc du pain sur la planche pour évoluer vers des modes de déplacement plus durables et moins émissifs !
Aujourd’hui, en effet, les prix élevés des carburants pèsent sur les ménages, déjà fragilisés par des factures énergétiques de plus en plus lourdes. Se passer de sa voiture ou en réduire l’utilisation est donc devenu une nécessité pour beaucoup. Au-delà des motivations d’ordre climatique s’ajoutent celles liées au budget familial.
Les modes de transport durables sont moins coûteux en soi. Mais ils sont aussi ceux pour lesquels les interventions de l’employeur dans les trajets domicile-lieu de travail sont les plus élevées. Regardons cela de plus près.
Testez le train!
Selon l’enquête fédérale sur les déplacements domicile-travail (2017, derniers chiffres disponibles), plus de la moitié des employeurs (56 %) proposent le transport public gratuit à leurs travailleurs. Cela inclut le train et l’ensemble des transports en commun.
Le système du tiers payant incite en effet les employeurs à proposer la gratuité du train. Car s’ils interviennent à hauteur de 80 % de l’abonnement, les 20 % restants sont pris en charge par le Gouvernement fédéral. De plus, les entreprises assujetties à la TVA peuvent récupérer celle-ci (6 %), ce qui réduit encore le coût à leur charge.
Pas convaincu? Il est possible de tester le train gratuitement pendant un mois. La démarche est à accomplir auprès de la SNCB, par l’employeur, pour un groupe de travailleurs. Consultez aussi toutes les possibilités de réduction à l’achat de tickets, et les tickets multiples sur le site de la SNCB.
Les transports en commun
Les transports en commun (tram, bus, métro) permettent aussi de se déplacer à moindre frais. Les employeurs sont tenus d’intervenir à hauteur de minimum 71,8% des frais d’abonnement des travailleurs (plafonnés à 34€/mois). Les dispositions dans les secteurs et dans les entreprises peuvent toujours prévoir une meilleure prise en charge.
Bon à savoir : les TEC ont réduit le coût des abonnements annuels à 12 € pour les 18-24 ans, les + de 65 ans et les statuts BIM. Les abonnements de la STIB pour les jeunes jusqu’à 24 ans sont aussi à 12 €/an.
S’il est encore difficile de se déplacer en bus en dehors des zones urbaines, l’offre s’étoffe, avec une ambition d’augmenter celle-ci de 10 % d’ici 2024. Les TEC travaillent au redéploiement de tout leur réseau pour mieux tenir compte des besoins (lignes, fréquences, amplitude horaire, etc.). C’est dans ce contexte que le nouveau réseau de 28 lignes express a été lancé en octobre 2020. L’abonnement mensuel donnant accès à tout le réseau (réseau express inclus) coûte 70.20 €, avant intervention de l’employeur.
Le vélo
A l’heure actuelle, 97 % des travailleurs ont déjà droit à une indemnité vélo ou à une mesure équivalente s’ils font leurs trajets domicile-travail à vélo. Cette indemnité est nette d’impôt si elle ne dépasse pas 0.25 €/km. Par exemple, pour un trajet de 5 km aller (20 jours/mois, indemnité de 0.25 €/km), l’indemnité vélo mensuelle sera de 50 €, net d’impôt.
Le vélo électrique ouvre de réelles perspectives, particulièrement en Wallonie, où le relief peut parfois constituer un frein à la pratique cycliste. Les pouvoirs publics wallons proposent des primes aux travailleurs, aux demandeurs d’emploi et aux entreprises à l’achat de vélos et mettent les bouchées doubles pour développer le réseau cyclable.
Plus d’informations : télécharger la nouvelle brochure « Aller au travail à vélo » sur www.rise.be
Le covoiturage
Partager les frais des trajets avec ses collègues permet de réduire le coût d’utilisation de la voiture. Si le covoiturage en alternance n’est pas pratiqué, le chauffeur peut demander une contribution aux passagers. Enfin, si le covoiturage fait l’objet d’un accord dans l’entreprise, tous les covoitureurs pourront bénéficier d’un avantage fiscal attrayant.