EDITO | Faire mieux…

EDITO | Faire mieux…

L’actualité de ces dernières semaines est bouleversante à plus d’un titre. Les souffrances sont quotidiennes, qu’elles soient dues à des catastrophes naturelles, à des conflits ou à des politiques abusives. Les images du tremblement de terre au Maroc, de la guerre Israël-Hamas, de l’Ukraine font la Une. Mais ailleurs, aussi, dans le monde, persistent des violences moins médiatisées, envers les femmes, les enfants, les opposants politiques, les minorités. Iran, Colombie, Burkina, Nigeria

Aujourd’hui, nous, syndicalistes, nous devons de faire appel au respect, à la paix, à des solutions solidaires. À un cessez-le-feu immédiat, à la protection de tous les civils. Le monde politique peut faire mieux, doit faire mieux, pour toutes et tous.

…pour les services publics

Dans notre pays, des élections se préparent. Les événements récents nous ont montré que l’austérité n’est jamais la solution. Car c’est le désinvestissement dans les services publics, la justice, la police, qui a permis le drame du 16 octobre. Là encore, « peut mieux faire ». Au niveau du discours, tout d’abord. La FGTB ne sera jamais d’accord avec celles et ceux qui scandent que les réfugiés qui ont épuisé tous les recours légaux doivent être enfermés, exclus… Au niveau des actes, ensuite… Quiconque prétend défendre une Belgique plus sûre doit agir en conséquence, et accorder plus de moyens aux services compétents,  mais aussi à des politiques d’accueil humaines.

…pour la démocratie

Et surtout, ne tombons pas dans le piège rance que l’on nous tend. Celui qui consiste à éviter les vrais sujets et problèmes socioéconomiques, en cherchant à détourner les regard vers le migrant ou le pauvre. Rappelons que les mots comptent, et que chaque parole nauséabonde ouvre un peu plus de terrain à l’extrême droite.

…pour nos libertés

Voici quelques jours, deux camarades français de la CGT étaient en garde à vue à Lille pour avoir diffusé un tract en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza. Pour avoir exprimé une opinion qui ne cadrait pas avec le message dominant. Ces deux syndicalistes ont été tirés du lit à 6h du matin par une police cagoulée, et ont été maintenus 8 heures en détention. Le signal est clair : on veut museler la voix syndicale, le contre-pouvoir.

Chez nous aussi. On le sait, la Belgique n’est pas bonne élève en matière de libertés syndicales. Depuis des mois, le front commun élargi – dont on ne peut que saluer l’action et la solidité – lutte contre la loi dite « Van Quickenborne », qui menace l’ensemble du monde militant. Un combat important, qui porte ses fruits. Le Conseil d’Etat nous rejoint et confirme que les amendements apportés au texte ne peuvent être pris en compte. Aujourd’hui, et peu importe qui porte le casquette de la Justice, nous continuerons à demander que cette loi ne soit pas votée.

…pour le monde du travail

Car la démocratie, camarades, ça ne se résume pas à aller voter sagement tous les 5 ans. C’est aussi pouvoir manifester pour demander un cessez-le-feu à Gaza ou ailleurs. C’est aussi pouvoir exiger – et négocier – des salaires plus élevés, à l’heure où les bénéfices des entreprises sont toujours plus hauts (et c’est la Banque nationale qui le dit). C’est pouvoir scander slogans et colères contre une droite toujours plus gourmande. Une droite toujours plus encline à détricoter les acquis, détruire la solidarité et brider le monde du travail.

Nous ne nous tairons pas. Aucune lutte sociale n’a été gagnée dans le silence. Nous voulons un mieux global, pour les citoyens et citoyennes d’ici et d’ailleurs.

Thierry Bodson et Miranda Ulens

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