EDITO | Pas de trêve hivernale pour la crise

EDITO | Pas de trêve hivernale pour la crise

Le  moment est crucial. La grève générale du 9 novembre a été particulièrement suivie. De très nombreux secteurs étaient à l’arrêt, tant dans le privé que dans le public. Des centaines de piquets se sont organisés devant les portes d’entreprises, de zones d’activité, de centres commerciaux, des ports.

Entre colère et désespoir

Le 9 novembre, nous avons une fois encore, discuté, écouté. Récolté les témoignages. La parole des gens, des familles. Une parole qui se situe entre colère et désespoir. Sur toutes les lèvres, deux sujets évidemment : l’énergie impayable et les salaires trop bas. Élément à souligner : la grève du 9 novembre a reçu le soutien de bon nombre de commerçants, de petites entreprises. Qui paient également le prix fort de la crise énergétique. Il n’y a donc plus de place pour l’aveuglement ou le déni : les gens souffrent. Nous n’exagérons pas. Nous ne forçons pas le trait. La coupe est pleine, pour l’ensemble du monde du travail. Les factures doivent baisser, les salaires et les allocations sociales doivent augmenter.

La crise énergétique: un tueur silencieux

L’hiver n’offrira pas de trêve. Que du contraire. Les besoins en chauffage et en énergie augmentent, et l’on sait que les ménages les plus fragiles mettent chaque jour en danger leur santé. Depuis des mois. Un chiffre sorti récemment dans la presse interpelle: fin octobre 2022, on comptabilisait déjà deux fois plus de décès par intoxication au monoxyde de carbone que les années précédentes. En cause, très clairement, la crise énergétique. Trop de ménages utilisent des appareils de chauffage défectueux ou des carburants bon marché, n’aèrent plus leur logement, font l’économie des entretiens de chaudières. Pour des raisons budgétaires évidentes.

Et si « les fêtes » arrivent, nous savons qu’elles seront vécues différemment cette année par de nombreux ménages. Les feux de bois ne seront pas seulement, cet hiver, un détail festif ou esthétique, un petit rabiot de confort. Les prix flambent, les bûches crépitent… et le torchon brûle. Il faut des réponses concrètes, et suffisantes. Un blocage des prix de l’énergie, une augmentation des salaires.

Dans la rue dès décembre

Nous maintiendrons donc la pression. Le 9 novembre n’était pas un atterrissage après ces deux années de lutte, mais une piste de décollage vers d’autres actions. Notre prochaine manifestation aura lieu le 16 décembre (tract et infos). Nous continuerons à taper sur le clou. C’est le seul moyen de répondre à l’arrogance de la droite et du grand patronat qui continue à amasser des profits records, tout en prétendant que les travailleurs et travailleuses ne méritent rien. Rien. 0%. On pourrait presque en rire, si ce n’était pas affligeant.

Une lutte des classes mondiale

Plus largement, le ton de l’actualité est particulièrement anxiogène. La crise énergétique se joue sur fond de guerre, de catastrophe climatique. Dans la presse, on lit la situation des femmes en Iran, le grand show de la COP27, la coupe du monde de tous les abus, les droits humains bafoués à tous les étages. Il devient difficile, en tant que citoyen, de ne pas se sentir impuissant. Vulnérable même. Face à l’ennemi commun que représente le système capitaliste et ses excès.

Les enjeux sont nombreux, les attentes sont énormes. Le congrès de la CSI, le syndicat international, le rappelle : la crise est mondiale. La lutte aussi. Une lutte des classes, à l’échelle du monde. C’est donc à cette échelle aussi que travailleurs et travailleuses doivent s’unir et œuvrer pour un changement radical. Pour une autre société, pour une justice sociale, fiscale, climatique. Nous n’avons qu’une planète, qu’un futur à protéger. Face au mépris ambiant, nous devons avancer ensemble, résister ensemble, d’une seule voix. Et sans trêve.

Thierry Bodson et Miranda Ulens

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