Bientôt décembre ! Dans quelques jours, les villes s’illumineront, période des fêtes oblige. Les villes, les
rues, et souhaitons-le, les cœurs. Mais malheureusement, pour le monde du travail, cette fin d’année – et plus encore – s’annonce bien sombre. Et les présents sous le sapin… fort décevants.
Car le monde politique, en plein virage à droite, ne semble pas avoir prévu beaucoup de belles surprises – sauf peut-être pour ceux qui n’en ont pas besoin : les dirigeants d’entreprise et les grosses fortunes, plutôt épargnés par les mesures qui sont sur la table. Pour les travailleurs et travailleuses, les « cadeaux » à venir sont particulièrement empoisonnés : de l’austérité, des mesures fiscales injustes et coûteuses, une augmentation du prix des courses, des reculs sociaux. En bref, une nouvelle gifle pour le monde du travail… et des douceurs pour les riches.
Violence sociale
À l’heure d’imprimer ces lignes se déroulait la journée de lutte contre les violences à l’égard des femmes. Chaque 25 novembre, la société civile et les syndicats descendent dans la rue et rappellent que ces violences prennent des formes diverses, qu’elles sont insidieuses et qu’elles font des victimes chaque jour. Violences physiques, mentales, verbales, financières… et sociales.
Le projet De Wever-Bouchez : un avant-goût amer
Les premières indications sont claires. La note de formation gouvernementale de Bart De Wever propose – entre autres horreurs – de s’attaquer aux sursalaires pour le travail de nuit et de weekend, tout en durcissant les conditions d’accès à la pension minimale, en renforçant la flexibilité, ou encore en s’attaquant de plein fouet aux services publics. Ces mesures frapperont en priorité les travailleurs les plus précaires et, parmi eux, les femmes, déjà pénalisées par des carrières morcelées et des inégalités salariales persistantes. Récemment, les travailleuses des secteurs des soins et du non-marchand réclamaient en masse du temps pour bien faire leur travail, pour vivre décemment. On en est loin. Plutôt qu’une amélioration des conditions de vie, on offre aux travailleurs et travailleuses un paquet bien ficelé de
nouvelles sources de stress et d’insécurité. Le tout enrobé d’une ignorance flagrante et volontaire des besoins et des réalités de terrain.
Climat : l’oubli volontaire ?
Dans ce numéro de Syndicats Magazine, comme chaque année à cette période, vous lirez par ailleurs nos articles sur le climat et la transition juste. Un thème cruellement absent du programme politique de la droite. Alors que les crises environnementales s’intensifient, avec les conséquences attendues sur les emplois, les secteurs et les travailleurs, aucune mesure ambitieuse ne semble à l’ordre du jour. On a appuyé sur « pause ». La logique du profit à court terme continue de primer, sacrifiant non seulement la planète, mais aussi les populations les plus vulnérables, en première ligne face aux conséquences du réchauffement climatique.
Les fêtes pour qui ?
Dans ce contexte, difficile de voir cette période festive comme un moment de réjouissance. Si les syndicats et les mouvements citoyens ne restent pas mobilisés, le gouvernement à venir risque de transformer les espoirs d’un avenir meilleur en un désert social pour celles et ceux qui ont le plus
besoin de solidarité.
Mais mobilisés, nous le restons ! Plus que jamais, au vu des politiques qui nous font face, nous
devrons lutter, résister. La prochaine action ? Le 13 décembre ! Nous organisons en front commun une concentration pour rejeter les cadeaux pourris que nous présente la droite, pour remettre l’humain au centre des débats, et pour réclamer la part à laquelle les travailleurs et travailleuses ont droit.
Rendez-vous le 13 décembre, Place Poulaert, à Bruxelles, pour un rassemblement solidaire et revendicatif ! Car c’est tous ensemble que nous pourrons peser dans la balance !