Bruxelles : un nouveau souffle dans la lutte contre les idéologies d’extrême droite

Bruxelles : un nouveau souffle dans la lutte contre les idéologies d’extrême droite

Du Groupe Réagis au Groupe Syndical Antifasciste: rencontre avec Spéro Houmey et Valérie Demeulemeester qui ont récemment pris les rênes du groupe militant.

Durant des années, le groupe Réagis a été un groupe militant actif à Bruxelles. Celui-ci a récemment été rebaptisé. Pourquoi ?

VD – Tout d’abord, il s’agit d’un changement dans la continuité. Beaucoup de nos membres étaient déjà présents dans l’ancien groupe. Suite à une réflexion de fond menée l’an dernier, il est ressorti le besoin de faire reposer nos actions à venir sur le développement de nouveaux outils pédagogiques. Dans le dessein de ne pas nous arroger la paternité du travail antérieur, nous avons souhaité marquer ce nouveau cap par un changement de nom.

SH – Le changement de dénomination répond à une volonté de créer une nouvelle dynamique et de relancer nos activités dans un cadre réévalué. L’enjeu est de mobiliser de nouveaux militants souhaitant s’investir dans la lutte antifasciste. Nous voulons aussi ouvrir le groupe et associer un plus grand nombre de militants à nos travaux.

Dans son ancienne mouture, le groupe a produit un travail considérable axé sur la mémoire de l’horreur vers laquelle a toujours conduit le fascisme. Existe-t-il une volonté aujourd’hui de plus ancrer les travaux du groupe dans une approche combative face au retour des idées fascisantes ?

SH – Nous souhaitons perpétuer l’aspect mémoriel car il faut toujours se souvenir de l’histoire récente et de ses errements. Mais nos réflexions sont guidées par la nécessité de nous implanter beaucoup plus dans les entreprises et d’y transposer la philosophie du groupe. Nous souhaitons travailler au plus près de nos militants. Il y a donc à la fois continuité et besoin latent de faire preuve d’imagination ainsi que d’innovation afin de lutter efficacement contre certains discours qui se répandent dans la société.

VD – Je n’ai rien à ajouter, c’est là l’essence de notre engagement.

Nos réflexions sont guidées par la nécessité de nous implanter beaucoup plus dans les entreprises.

SPéRO HOUMEY

Qu’est ce qui explique la nécessité d’encore devoir mobiliser de nos jours dans la lutte antifasciste ?

VD – Le combat existe malheureusement toujours dans nos sociétés. L’extrême droite et le populisme font recette, ce n’est un secret pour personne. Mais l’extrême droite prend de plus en plus des postures détournées, elle est moins ostentatoire et avance de façon masquée. Ce qui appelle à des réponses adaptées

SH – Absolument ! Et l’ambition affiché par le groupe consiste à fournir une grille de lecture et des outils de déconstruction des discours d’extrême droite

Certes, mais comment déconstruire ces discours ?

VD – C’est un vaste chantier. Nous allons lancer une série de campagnes en direction des entreprises et des services publics. Il y aura des débats et des séminaires de travail sur le fascisme. Notre programme de formation, qui sera clôturé par un forum. Nous allons aussi créer une boite à outils pour répondre à la nécessité de déconstruire les argumentaires d’extrême droite.

SH – L’objet de toutes ces démarches vise à donner à chacun – délégué, militant ou simple citoyen – des argumentaires permettant de déconstruire les discours très manipulateurs que diffusent aujourd’hui les idéologues d’extrême droite.

Comment inviter les militants à vous rejoindre ?

VD – La richesse de notre groupe réside dans sa double identité. Celle qui révèle ce qui se passe autour des discours cachés de l’extrême droite comme un Johann Chapoutot peut le faire et celle qui garde vivante la mémoire des horreurs émanant des expression fascisantes.

SH – C’est de la coexistence de ces deux dimensions que résulte la force de notre groupe.

Envie d’en savoir plus ? Contactez Laurence Moins : laurence.moins@cepag.be

Une réaction sur “Bruxelles : un nouveau souffle dans la lutte contre les idéologies d’extrême droite

  1. Le travail de deconstruction des idées fascisantes est plus que d’actualité. Il faut construire l’argumentaire tout en outillant tous les antifascistes des éléments de langage approprié.
    Il faut adjoindre à cette lutte celle en lien avec le passé colonial de la Belgique et les Discriminations née de cette période, et qui se poursuivent jusqu’à nos jours.
    Pour nous la lutte contre le fascisme passe aussi par la lutte contre le racisme et ses préjugés bref la décolonialité des esprits.
    Fraternellement

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