Énergie : s’informer, comparer, économiser

Énergie : s’informer, comparer, économiser

Plus de 400.000 ménages sont en situation de précarité énergétique en Belgique. Les prix continuent de flamber, tandis que les revenus restent insuffisants. Selon la CREG, Commission fédérale de Régulation de l’Électricité et du Gaz, 1 million de ménages pourraient économiser plus de 500 € sur leurs factures de gaz et d’électricité en un an. Mais comment ? Entretien avec Sophie Lenoble, conseillère économique et porte-parole de la CREG.

En quoi consiste la précarité énergétique ? Et qui est concerné ?

On estime que les ménages sont en précarité énergétique quand la proportion de dépenses pour la facture d’énergie
est trop élevée par rapport au revenu. Mais également lorsque des ménages consomment moins que ce dont ils auraient besoin, pour éviter de payer une facture trop élevée. Les publics les plus fragilisés sont les familles
monoparentales et les personnes isolées avec de faibles revenus. Les conditions de logement peuvent expliquer
que la facture explose. En cause: l’isolation des bâtiments, les équipements déficients…

Qu’est-ce qui a été mis en place par le gouvernement pour les personnes se trouvant dans cette situation ?

Le tarif social, moins élevé que le tarif du marché, a été mis en place. Malheureusement, il ne bénéficie qu’à certains
allocataires sociaux, mais pas à toutes les personnes à bas revenus. Un élargissement des bénéficiaires a eu lieu
cette année-ci, suite aux difficultés rencontrées à cause de la crise Covid. Les personnes qui disposent du statut BIM, octroyé par les mutuelles, ont dorénavant également droit au tarif social en 2021. Cette mesure est bienvenue mais malheureusement temporaire jusque fin 2021.

Comment se compose la facture d’électricité et de gaz ?

  • L’énergie elle-même, représente 27 % de la facture d’électricité et 48% de la facture de gaz ;
  • les frais de coûts de réseau, représentent 30 % pour l’électricité et 25 % pour le gaz ;
  • les surcharges représentent plus ou moins 27 % pour l’électricité et 10% pour le gaz. Ce montant comprend notamment les obligations de service public imposées au niveau régional, les cotisations pour le renouvelable (la transition énergétique, les éoliennes, etc.), la cotisation fédérale pour les clients protégés (tarif social), etc. ;
  • la TVA représente 17 % pour l’électricité et pour le gaz.

En 2020, il y a eu une baisse du prix de l’électricité, mais une grande partie des ménages n’en a pas profité. Pourquoi ?

Beaucoup de ménages ont des contrats d’énergie qui ont été signés il y a parfois plusieurs années ; c’est ce qu’on appelle les « contrats dormants ». Une grande partie de ces contrats ne prennent pas en compte les baisses de prix observées sur les marchés internationaux ou à la suite de la crise sanitaire.

Comment y remédier à l’avenir ?

Pour le moment, il y a énormément d’offres proposées par les fournisseurs, avec des prix très différents. On évalue à plus ou moins 300 € la différence entre les produits les plus chers et les produits les moins chers sur le marché de l’électricité. Pour le gaz naturel, ce montant peut atteindre jusqu’à 700 € par an.

Il existe plusieurs outils en ligne pour aider les consommateurs à s’y retrouver et à réaliser des économies. Nous avons par exemple développé (à la CREG) un Scan qui contient tous les contrats (actifs et dormants) et les compare avec les offres actuelles. Il y a d’autres sites de comparaison en ligne : des sites commerciaux, des sites mis en place par des régulateurs régionaux… Ces derniers se basent uniquement sur les contrats actifs, proposés par les fournisseurs. Ils promeuvent les contrats les moins chers proposés aujourd’hui sur le marché et les conditions associées.

Une fois que le consommateur a choisi le contrat qui lui convient, il contacte le fournisseur en précisant bien le produit qu’il souhaite. Cela peut sembler compliqué, mais ça ne l’est pas, car il n’y a pas de démarche administrative à réaliser. C’est le nouveau fournisseur qui va prendre contact avec l’ancien fournisseur pour effectuer le changement. Enfin, il n’y
a aucun risque que les personnes se retrouvent sans gaz ou électricité.

En conclusion, quel est le message de la CREG aux consommateurs et consommatrices ?

N’ayez pas peur de changer ! Il y a parfois des économies importantes à faire, mais il faut changer de manière éclairée, en faisant attention à ne pas tomber sur un contrat plus cher ou avec des conditions associées qui sont moins bonnes.

Les revendications FGTB à ce sujet :


  • La FGTB soutient toutes les mesures sociales (par exemple l’élargissement des tarifs sociaux) qui permettent aux citoyens et citoyennes de diminuer leur facture énergétique et revendique de travailler sur la qualité du logement ;
  • Enfin, la FGTB dénonce les techniques de ventes agressives (porte à porte, vente à distance, etc.) qui incitent à prendre des décisions hâtives, qui coûtent cher.

Sur le même sujet : Précarité énergétique : quand les prix flambent

Ioanna Gimnopoulou
Journaliste, Syndicats Magazine

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