Le SETCa lance une enquête sur la pression au travail dans le secteur Non Marchand
Nous ne comptons plus le nombre d’actions que le SETCa a menées pour attirer l’attention des décideurs politiques, sur la charge des travail subie par les travailleuses et travailleurs du secteur Non Marchand. Des solutions ont été négociées dans le cadre d’accords sociaux pour créer de l’emploi ou en instaurant la réduction collective du temps de travail pour les travailleurs âgés dans certains secteurs. Et pourtant le problème reste. Aujourd’hui, des travailleurs·euses quittent les secteurs qui composent le Non Marchand; non pas parce qu’ils ou elles n’aiment plus leur métier. Mais parce qu’ils·elles n’ont pas les moyens de pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Cela a des conséquences sur le sens à donner à leur travail.
Le SETCa tire à nouveau la sonnette d’alarme et lance l’enquête Trav-Aïe ça suffit ! pour recenser la pression au travail. Nous voulons également savoir comment les travailleurs et travailleuses vivent cette expérience. Les résultats seront utilisés pour définir de nouvelles revendications pour le secteur. Il est donc important que le plus grand nombre possible de personnes concernées répondent à l’enquête. De cette façon, votre voix sera entendue!
Divers secteurs… même problème
Chaque secteur a ses problèmes spécifiques, mais nous entendons partout la même chose : la charge de travail est trop élevée. Par exemple, dans les hôpitaux. Il faut faire de plus en plus de choses avec moins de personnes. En Belgique, une infirmière s’occupe en moyenne de 11 patients – et souvent plus. La recommandation internationale pour la sécurité des patients indique qu’il faut une infirmière pour s’occuper de 8 patients. Et la charge de travail ne se limite pas aux fonctions de soins : même les travailleurs des services de support et de logistique peinent à garder la tête hors de l’eau.
Les résidents des structures d’accueil et d’hébergement pour personnes âgées présentent de plus en plus des problèmes de santé complexes, ce qui nécessite une approche adaptée. Pour cela, le personnel de soins ou d’accompagnement doit non seulement disposer de suffisamment de temps, mais doit aussi être en nombre suffisant. En raison de cette charge de travail excessive, beaucoup de travailleurs abandonnent. On constate un flux important de départs dans le secteur. Les dernières actualités dans les maisons de repos et les maisons de repos et de soins ont démontré la tendance à demander plus au personnel avec moins ; ce qui impacte autant les travailleurs que les résidents. Les motivations commerciales de certaines maisons de repos font passer le profit avant l’humain.
Des prestations plus courtes, moins de temps pour l’humain
Ces dernières années, de plus en plus de tâches ont été ajoutées aux aides familiaux·iales. Leurs prestations sont de plus en plus courtes pour pouvoir aider un maximum de bénéficiaires; ce qui ne laisse pratiquement aucune place au contact humain et à leur rôle essentiel de prévention et d’accompagnement avec les bénéficiaires. Ils et elles donnent au quotidien le meilleur pour apporter leur aide malgré ces contraintes. Le secteur est très inquiet quant aux difficultés de recrutement dans ce secteur. Nous entendons aussi cela du côté des soins infirmiers à domicile. Ils·elles prestent auprès des patients au pas de course et font souvent le travail administratif après les heures de bureau.
Le secteur du handicap souffre également de normes d’encadrement insuffisantes. Pourtant, dans ce secteur aussi, les profils à prendre en charge sont de plus en plus lourds. Le manque d’investissement dans le secteur de l’aide à la jeunesse est criant. Les institutions ont fait un appel à l’aide durant la crise sanitaire.
En 2021, les puériculteurs et puéricultrices sont sorti·e·s dans la rue pour dénoncer une norme d’encadrement insuffisante pour pouvoir s’occuper d’enfants sans pression et mener un réel projet pédagogique. Le secteur de l’accueil de l’enfance nécessite une réelle réflexion et de l’investissement. Il en va du bien-être des enfants, des travailleurs du secteur, mais aussi des parents de ces enfants !
Depuis des années, le secteur socioculturel est victime d’une grave politique de coupes budgétaires. Pourtant, ces organisations sont incontournables pour construire une société de cohésion sociale et solidaire. À chaque réduction, des coupes sont effectuées dans les moyens humains et les ressources opérationnelles déjà rares.
Trav-Aïe, ça suffit!
Il faut faire toujours plus avec moins, et cela n’est plus acceptable. Ces travailleurs et travailleuses du Secteur Non marchand, essentiels·ielles durant tout le parcours de vie des citoyens et citoyennes portent à bout de bras leur mission. La crise sanitaire a augmenté les besoins de la population, notamment au niveau de la santé mentale. C’est inadmissible que nous ne donnions pas au secteur Non Marchand les moyens d’y arriver correctement.
Afin de motiver un maximum de personnes à remplir l’enquête, nous avons mené une action entre le 16 et le 22 mai dernier. Vous travaillez dans le secteur Non Marchand et vous souhaitez contribuer à la cartographie de la pression du travail dans votre secteur ? Alors n’oubliez pas de remplir notre enquête ! Vous pouvez le faire en utilisant le code QR figurant sur ce dépliant. Vous pouvez facilement scanner ce code avec l’application QR-code ou avec la fonction appareil photo de votre smartphone. Ce n’est pas possible ou vous n’avez pas de smartphone ? N’hésitez pas à en parler à vos délégué·e·s SETCa, ils·elles vous aideront. Préférez-vous remplir l’enquête sur votre ordinateur ?
Gardez également un œil sur www.setca.org si vous voulez savoir quels sont les résultats et comment les choses vont se passer.