24 juillet, journée des travailleurs de nuit et en équipes. Pourquoi le 24/7? Parce que ces femmes et ces hommes travaillent jour après jour, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. En d’autres termes, ces travailleurs assurent le fonctionnement continu de leurs activités, entreprises ou secteurs.
La première « journée des travailleurs en équipes » est née en 2021, à l’initiative de la Centrale générale de la FGTB, et particulièrement de la FGTB Chimie. Une journée qui vient comme un remerciement envers les personnes qui travaillent de jour comme de nuit, dans un système qui a de lourdes conséquences sur leur santé et leur vie privée.
En Belgique, en 2018, 7,4% des travailleurs œuvraient de nuit ou en équipes (Eurostat). « Pour certains métiers ou activités bien déterminés, le travail de nuit et en équipes est nécessaire. Pensons par exemple à des opérations chimiques qui peuvent très difficilement ou absolument pas être interrompues, aux hôpitaux, aux établissements de soins ou de repos, aux services de sécurité, etc. » C’est ce qu’indique la brochure « Travail de nuit et en équipes », de la FGTB Chimie.
Rythmes perturbés
Nécessaire mais pas sans anodin. Car le travail en équipes et de nuit pèse lourdement sur les travailleurs concernés. Les conséquences négatives sur leur santé mentale et physique sont importantes. « L’être humain est un animal diurne. Nous sommes conçus pour dormir la nuit et être actif pendant la journée. Notre corps et notre organisme sont constitués comme tel. Ils suivent notre horloge biologique : le rythme circadien. Si vous devez être réveillé et actif en travaillant de nuit ou en équipes, vous entrez en conflit avec votre horloge interne. » Résultats? Insomnie, troubles alimentaires, douleurs articulaires, stress, risques cardio-vasculaires…
Risques de cancer et de problèmes de fécondité
Les chiffrent attestent également que le travail prolongé en équipes ou de nuit augmente le risque de cancer, tant chez les femmes que chez les hommes. Une étude, publiée dans le magazine Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, a démontré un lien entre le travail de nuit de longue durée et un risque accru de 11 cancers différents chez les femmes. On parle notamment du cancer du sein et de la peau. S’ajoutent à cela une augmentation des risques de fausses couches, de perturbation des cycles menstruels et de problèmes de fécondité. Enfin, travailler en équipes avec prestation de nuit double par ailleurs le risque de cancer pour les hommes. Une étude publiée dans le American Journal of Epidemiology démontre que les hommes qui travaillent régulièrement la nuit voient leurs risques de développer un cancer de la prostate, du pancréas, du rectum, de la vessie et des poumons augmenter.
Sentiment d’isolement, sommeil interrompu…
Outre les impacts sur la santé physique, le travail de nuit ou en équipes a des conséquences sur la vie personnelle des travailleurs. Les horaires décalés jouent sur la vie sociale. Sur la possibilité de voir des amis, d’accéder à des services, d’assister à des événements familiaux ou scolaires… Un sentiment d’isolement peut subvenir, ou des malentendus avec l’entourage. La vie sociale et familiale en pâtit. Le sommeil de ces travailleurs – déjà moins profond en journée – est souvent entrecoupé et interrompu. Car le cercle sociale s’attend à ce que la personne soit disponible… Tout cela engendre son lot de stress et de difficultés.
En ce 24/7, c’est l’occasion de le rappeler : la situation des travailleurs en équipes peut et doit être améliorée. Réduction collective du temps de travail ; humanisation du travail en équipes via une adaptation des heures ; limitation du nombre de nuits ; embauches compensatoires… Autant de pistes qui peuvent être exploitées pour faciliter la vie de ces travailleurs et travailleuses de l’ombre.
Pour en savoir plus, consultez le site de la Centrale générale ou téléchargez la brochure.