Début de cette année, l’on apprenait que 2.000 stations-service appartenant à TotalEnergies en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Allemagne allaient être vendues à la multinationale canadienne Couche-Tard. Avec beaucoup d’inquiétudes pour le personnel.
Eric Lambert, délégué FGTB Pétrole chez TotalEnergies depuis 35 ans, a défendu les travailleurs de tous les pays touchés lors du comité d’entreprise européen de TotalEnergies en juin 2023. Pour lui, la solidarité ne connaît pas de frontière. Rencontre.
Vente de 2.000 stations-service et garantie d’un an
Les faits. Couche-Tard absorbera entièrement 1.189 stations-service aux Pays-Bas et 392 en Allemagne. Il est également question d’une cogestion avec TotalEnergies concernant les 619 stations en Belgique et au Luxembourg avec une majorité de 60% pour la chaîne canadienne.
Pour les produits et les marques, il est prévu un plan d’accompagnement à long terme sur cinq ans. Ce qui signifie que TotalEnergies peut continuer à distribuer des carburants sous la même enseigne pendant cet période. Il en va tout autrement du plan d’accompagnement social du personnel. Leur salaire et leurs conditions de travail ne seront garantis que pour un an. Le minimum légal en Belgique.
“En d’autres termes, nos collègues seront repris et n’auront la garantie de gagner la même chose et de travailler dans les mêmes conditions que durant un an. Mais que se passera-t-il après cette année ?” s’inquiète Eric.
De plus, la procédure a échoué dans trois des quatre pays au niveau des négociations nationales sur le volet social.
Solutions au niveau européen
Pour notre délégué, cette situation ne pouvait pas être passée sous silence durant le comité d’entreprise européen de la multinationale. Quelles seront les conditions de travail des collègues concernés une fois la garantie de salaires terminée ? Peut-on se satisfaire de l’absence de concertation dans trois pays sur quatre ? Autant d’éléments qui ont pris la forme d’une déclaration formelle d’Eric à l’attention du PDG de TotalEnergies.
Outre un plan social, Eric a pointé la nécessité d’instaurer une indemnité de départ pour tous les travailleurs forcés de quitter l’entreprise. “Il est important que tous ces éléments soient pris en compte lors des négociations. Afin que ces travailleurs ne soient pas simplement expulsés de l’entreprise.”
Enfin, IndustriALL Europe a lancé un appel pour que cette question soit négociée au niveau européen. “Les salaires et les conditions de travail pour lesquels nous nous sommes battus pendant des années ne peuvent pas purement et simplement être effacés. Il faut absolument les préserver pour ces travailleurs !”
Suite à son intervention, le responsable de la multinationale a communiqué son intention de débloquer le dossier et d’étudier les possibilités d’un plan social.