Le 24 septembre dernier, nous étions 15 000 dans les rues de Bruxelles, pour réclamer des salaires décents pour toutes et tous. Rencontre avec plusieurs participants à la manifestation. Un reportage de l’UBT et de la FGTB-Métal.
Témoignages de terrain
“La loi de 1996 vise à préserver la position concurrentielle de notre pays par rapport aux pays voisins. Mais c’est une loi qui est complètement en défaveur des salariés. Les coûts supportés par l’employeur sont pris en compte… Mais les revenus reçus par ce même employeur ne le sont pas du tout. Par exemple, des mécanismes tels que les subventions salariales et l’augmentation de la productivité ne sont pas pris en compte dans le calcul de la norme salariale. Elle est également imposée de haut en bas, ce qui exclut a priori toute forme de négociation. Ce qui est le plus frappant, c’est que dans un pays qui valorise le dynamisme et la compétitivité, il s’accroche à une interdiction de facto de la concurrence salariale. »
Klaas Stevens, juriste FGTB Métal
Une loi beaucoup trop stricte
“Il est très important pour nos dockers que nous puissions à nouveau nous asseoir à la table avec un cadre de négociation différent de celui qui existe actuellement. Cette réglementation nous permet à peine – pour ne pas dire pas du tout – d’obtenir une majoration salariale. La loi est beaucoup trop stricte et doit être modifiée au plus vite. On aime bien utiliser la loi sur la norme salariale comme un instrument destiné à nous protéger des pays voisins en maintenant nos prix et nos salaires compétitifs. Mais si nous constatons que les bonus peuvent être distribués aux PDG et aux managers, nous ne voyons aucun problème à payer plus de salaires aux personnes qui se battent en fin de compte dans les ateliers. Pourquoi n’y aurait-il pas quelque chose de plus pour eux ? Nous devons continuer à mettre le doigt sur le problème. Parce que les gens oublient vite … et les politiciens encore plus vite. »
Harry Lauwereins, UBT-FGTB – Délégué permanent Port d’Anvers
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