Coalition 8 mai | Résistons à l’extrême droite !

Coalition 8 mai | Résistons à l’extrême droite !

Le 8 mai 1945 l’Allemagne nazie est vaincue. Un terme est mis aux atrocités du fascisme. Un jour historique. Le souvenir de cette victoire a été perpétué grâce à un jour férié, jusqu’en 1974. Car aujourd’hui, le 8 mai n’est plus un jour férié. Mais le danger que représentent le fascisme et l’extrême droite a-t-il pour autant disparu ? Entretien avec Ellen De Soete, initiatrice de la Coalition 8 mai, qui prône la réinstauration du 8 mai comme jour férié.

L’histoire se répète-elle ?

« À la fin de sa vie, ma mère m’a dit qu’elle percevait des signaux qu’elle avait déjà perçus dans les années 30, quand on a attaqué les juifs. A l’époque, c’étaient les juifs qui étaient visés par les attaques de l’extrême-droite, aujourd’hui ce sont d’autres publics, comme les personnes racisées. On avait aussi coupé les ailes aux syndicats… L’histoire se répète. Les partis d’extrême droite prétendent aujourd’hui défendre les travailleurs. Mais que font-ils en réalité ? Ils divisent les gens. Au contraire, avec la Coalition 8 mai, nous rassemblons des gens de différents horizons, jeunes et moins jeunes. C’est notre force. Il est temps que les gens s’insurgent et s’unissent ».

À propos d’Ellen De Soete

Ellen est conseillère à l’enfance à Bruges et militante syndicale CGSP. Elle est également l’initiatrice de la Coalition 8 mai. Elle est une enfant de la résistance. Ses parents, des résistants, ont été victimes des rafles nazies. Sa mère a été lourdement torturée par la Gestapo et s’est tue pendant 70 ans, jusqu’à la fin de sa vie. Son histoire, comme celle de 12 autres témoins, est retracée dans la série de Canvas « Children of the Resistance ».

« Les partis d’extrême droite prétendent aujourd’hui défendre les travailleurs. Mais que font-ils en réalité ? Ils divisent les gens. »

— Ellen De Soete, initiatrice de la Coalition 8 mai

Les messages racistes et haineux sont partout. En ligne surtout, mais aussi dans la rue. Ils sont facilement diffusés et largement relayés, notamment grâce aux médias sociaux. Des partis politiques dits « traditionnels » relaient également des positions d’extrême-droite. Ce qui contribue à la normaliser. Enfin, le racisme, on le croise aussi sur le lieu de travail. Ellen de Soete nous en parle.

Vous êtes une militante. Avez-vous vécu des expériences  comparables sur votre lieu de travail ?

« Bien sûr. J’ai déjà entendu des réactions et des commentaires qui ne devraient pas être permis. Des travailleurs d’origine étrangère ou qui ont une autre couleur de peau sont victimes de harcèlement et de brimades. Qui les amènent parfois à démissionner. Et la situation s’aggrave. Il arrive même parfois que des militants syndicaux se laissent aller à des déclarations inacceptables. C’est intolérable ! »

Que faites-vous dans de telles situations ?

« Si je remarque ou entends quelque chose, je réagis. Je ne laisse pas passer de propos racistes. En tant que syndicaliste, on ne peut pas fermer les yeux. Jamais. On est là pour protéger et aider les gens. Comment répondre à ce problème ? Il faut une véritable communication : rassembler les gens, les amener à discuter ensemble… Nous ne devons pas avoir peur et nous taire. Se taire, c’est accepter. Les gens de gauche sont parfois bien trop bons. Il faut réagir au venin de l’extrême droite. La contrer, nous y opposer et révéler ses mensonges ».


Action contre l’extrême droite les 7 et 8 mai. Rejoignez-nous !

Après des années de normalisation du discours de l’extrême droite et en l’absence de véritables politiques sociales, le danger guette à nouveau. Aujourd’hui, l’extrême droite se donne un visage social, mais entend mener une politique antisociale… Leurs mandataires votent contre les lois en faveur des travailleurs et travailleuses. Ils se nourrissent de l’insatisfaction de la population.

Pour les nazis, les Juifs, les syndicats, les socialistes et autres étaient à l’origine de chaque crise. Les boucs émissaires. Aujourd’hui, l’extrême droite vise toujours les syndicats. La FGTB défend la solidarité, l’égalité et la démocratie. En Flandre, l’extrême droite risque d’arriver au pouvoir en 2024, certainement au niveau local. C’est pourquoi, il est temps aujourd’hui de redonner au 8 mai sa place en tant que jour férié. Pour perpétuer le souvenir de la libération et de la lutte contre le fascisme et préserver notre société.

Le 8 mai 2022, différentes organisations, dont la FGTB, s’étaient donné rendez-vous au Fort de Breendonk, ancien camp nazi, pour appuyer la revendication de la Coalition : « Faire du 8 mai un jour férié officiel ». Cette année encore, la Coalition se rendra à Breendonk avec le même message. Partagez son appel et rejoignez les actions :

  • Commémoration : dimanche 7 mai 2023 à 11h00 – Fort de Breendonk. Plus d’infos ici.
  • Journée d’action : lundi 8 mai 2023 – dans tout le pays. Programme ici.

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