Titres-services : la santé des travailleuses, pas une priorité pour les employeurs

Titres-services : la santé des travailleuses, pas une priorité pour les employeurs

Un billet de la Centrale Générale FGTB

Le 30 janvier, l’Inspection sociale a présenté aux interlocuteurs sociaux les résultats des visites de contrôles du bien-être au travail effectuées auprès des entreprises du secteur des titres-services. Le rapport confirme ce que nous dénonçons depuis des années : la santé des travailleuses n’est pas une priorité pour les employeurs. Et tant que ce ne sera pas le cas, le dialogue social est rompu pour la FGTB Titres-services.

159 entreprises sur 175 ont commis des infractions

De nombreuses études démontrent que travailler dans les titres services affecte négativement la santé des travailleuses. Ainsi, les aide-ménagères sont 35 fois plus susceptibles de souffrir de troubles musculosquelettiques et 260 % plus susceptibles de connaître une incapacité de travail de longue durée durant leurs 5 premières années que dans les autres secteurs.

Les aides-ménagères sont 260 % plus susceptibles de connaître une incapacité de travail de longue durée durant leurs 5 premières années que dans les autres secteurs.

L’amélioration de la situation dans le secteur n’est pas pour demain, que du contraire. 175 contrôles ont été effectués par l’inspection sociale auprès d’entreprises de titres-services. 159 avertissements écrits mentionnant de nombreuses infractions à la législation en matière de bien-être ont été émis. Bien que ces chiffres soient particulièrement frappants, les employeurs, eux, ne semblent pas en prendre la mesure.

Les employeurs font la sourde oreille

Lors des négociations sectorielles de l’année dernière, les employeurs ont balayé d’un revers de la main toutes nos propositions visant à investir dans la santé et la sécurité des aide-ménagères. Ces chiffres confirment aujourd’hui la légitimité de nos revendications. La santé et la sécurité des aide-ménagères doivent être une priorité absolue !

L’application pure et simple de la loi sur le bien-être devrait couler de source, mais ce n’est manifestement pas le cas. Pour notre syndicat, les entreprises qui ne respectent pas la législation ne devraient plus être reconnues. Cependant Federgon, l’organisation patronale représentant les entreprises commerciales des titres-services, ne souhaite pas demander le retrait de cet agrément. Résultat : les entreprises délictueuses peuvent continuer à bafouer les lois et les accords sectoriels.

Le dialogue social rompu

Pour rappel, le secteur des titres-services est subventionné à hauteur de 70% par de l’argent public. C’est d’éncore plus inacceptable que les employeurs ne garantissent pas un environnement de travail sûr aux travailleuses. Tant qu’ils ne seront pas disposés à signer une déclaration commune reconnaissant pleinement le rapport d’inspection et exhortant leurs membres à prendre des mesures pour se conformer à la législation, aucun dialogue social ne sera possible. Si les employeurs font la sourde oreille, c’est aux pouvoirs publics de les y contraindre.

Nous exigeons :

  • la mise en œuvre effective de la surveillance périodique obligatoire de la santé par le médecin du travail ; 
  • à contraindre les entreprises du secteur à effectuer une visite de chaque client dans le cadre de l’analyse des risques et du processus de sensibilisation/information des clients ;
  • qu’ils exigent la définition, à l’échelle du secteur, des équipements de travail ergonomiques autorisés et des produits de nettoyage sûrs/sains ;
  • qu’ils contrôlent la réalisation d’analyses de risques, déjà obligatoires, associées à une politique de prévention et de bien-être spécifique et concrète dans chaque entreprise ;
  • qu’ils exigent la création d’un service de prévention sectoriel.

Nous appelons les gouvernements à agir de toute urgence. D’utiliser les outils dont ils disposent pour contraindre les employeurs à respecter la loi. De garantir aux travailleuses un environnement sûr et sain. Quant aux Fédérations patronales, elles doivent arrêter de couvrir les cow-boys et les patrons voyous. Et ce, même s’il s’agit de leurs affiliés.

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