« Des gens qui travaillent à temps plein ne peuvent plus vivre dignement. C’est la réalité, pas un fantasme de syndicaliste. » Des mots prononcés par Thierry Bodson, président de la FGTB, devant des milliers de militants vêtus – chaudement – de rouge, de vert et de bleu. En ce matin du 16 décembre, par -3°, toutes et tous avaient pris la route pour réclamer de meilleurs salaires, et le blocage des prix de l’énergie.
Le mot d’ordre était « Nous n’arrêterons pas ». Pas sans réponses claires, satisfaisantes, pérennes. Pas sans résultats. Le monde du travail veut être entendu. Il faut en finir avec la politique de la sourde oreille menée par la droite et le patronat depuis le début de la mobilisation pour de meilleurs salaires, voici deux ans. « Notre détermination ne connaîtra pas de trêve. Nous continuerons à mener ce combat en 2023. »
« On ne va pas tout arrêter, alors que des milliers de personnes dans ce pays dorment toutes les nuits dehors.«
Thierry Bodson
Le fétiche du patronat
« Les travailleurs peuvent – excusez l’expression – « crever la gueule ouverte ». Et les patrons continuent de s’accrocher à leur fétiche : la loi de 1996 qui bloque les salaires. Mais jamais vous ne nous avez donné un mandat pour signer un document où il est noté : 0% de marge salariale! Par ailleurs, l’Etat belge recevait voici quelques jours une recommandation de l’OIT, qui expliquait que la loi de 96 était tout à fait contraire à la liberté de négociation. Il faudrait que ce Gouvernement et plus globalement l’Etat belge accepte les recommandations, quand elles viennent de l’OIT. Enfin, on ne peut pas accepter de voir les salaires bloqués alors que toutes les entreprises vont, elles, recevoir des subsides. Même celles qui font des bénéfices faramineux« , poursuivait Thierry Bodson sur le podium.
Bloquer les prix de l’énergie, pas les salaires des travailleurs, c’est ce qui ressortait des messages, banderoles et slogans affichés dans les rue de Bruxelles.
« Le message que nous leur envoyons aujourd’hui, aux libéraux à la droite, aux patrons, c’est que puisque l’Europe n’est pas capable de bloquer les prix, c’est au niveau belge qu’il faut le faire, et très rapidement. »
Thierry Bodson
Et les primes?
Thierry Bodson est également revenu sur les fameuses « primes » de (maximum) 500 et 750€ proposées par le Gouvernement. « Ces primes, nous les refusons. Car nous n’acceptons pas que les travailleurs et travailleuses doivent se contenter d’une enveloppe « one-shot ». Enveloppe qui ne concernera d’ailleurs qu’un minorité de personne, et qui exclut le non marchand et les services publics. »
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