OPINION // Pendant la manifestation du 21 septembre, l’un des délégués présents portait fièrement une bannière affichant « Rendez l’argent ». Vous avez pu voir cette pancarte en photo dans l’un de nos précédents articles. « Rendez l’argent », c’était le message adressé aux entreprises énergétiques et à toutes celles qui, aujourd’hui, accumulent les surprofits. Rendez l’argent. On ne peut pas dire mieux. Le 20 octobre, allons leur répéter le message.
Le pouvoir d’achat des Belges – comme leur éventuelle épargne – fond comme neige au soleil. L’inflation bat des records. Elle n’a pas été aussi haute depuis 1975. Les acomptes énergétiques s’apparentent à des demi-salaires, et on ne parle plus que de ça. En ce début octobre, nombreux sont les ménages qui « tiennent » encore, sans allumer le chauffage. « Juste le feu de bois, avec parcimonie. J’attends que le soleil donne sur les fenêtres pour chauffer. C’est lié à la peur de ne pas m’en sortir plus tard. » « Je tire en longueur… J’allume 30 minutes pour réchauffer un peu et pour enlever l’humidité dans la pièce où je suis seulement. Je vis dans une vieille maison. » « Mes acomptes sont passés à 628 euros par mois. » Nous avons reçu des dizaines de commentaires comme ceux-là sur les réseaux sociaux, à ce sujet.
Petit rappel chiffré. « Grâce » à la crise, Engie-Electrabel a réalisé jusqu’ici plus de 2 milliards de surprofits. Au lendemain de l’annonce, par la Ministre de l’Energie, du projet de taxation des surprofits réalisés dans le secteur de l’énergie, on entendait pourtant les commentaires des responsables d’Engie – « très inquiets » ! – sur le sujet. Très inquiets. Très cyniques, aussi. Sont-ils aussi inquiets que les citoyens à gros pulls qui calculent leur budget chauffage, en plus du reste ?
Profits illégitimes : rendez l’argent !
Il n’y a plus à tergiverser : il faut bloquer les prix, et taxer les surprofits. À 100% au-delà des 130 €/MWh. Ces profits sont réalisés de manière totalement illégitime, par des entreprises qui profitent d’une crise internationale inédite pour engraisser leur portefeuille.
Nous ne sommes pas les seuls à le dire. La CREG, la Commission de régulation de l’électricité et du gaz, sortait voici quelques semaines une étude où elle recommandait au Gouvernement de « capter les surprofits et de les redistribuer aux consommateurs les plus touchés. Sur base des prix de marchés de la fin août dernier, la CREG estime que le bénéfice des centrales nucléaires soumises à la contribution de répartition devrait atteindre environ 2 milliards € en 2022 et 1,3 milliards € en 2023 et 2024. Par conséquent, la CREG propose de revoir à la hausse la contribution de répartition nucléaire et la redevance annuelle de Doel 1 et 2, fixées en 2015 sur base de prix de marché nettement inférieurs à ceux que l’on connaît depuis un an. » La CREG préconise également la taxation des surprofits des centrales au gaz, ce qui n’est pas actuellement compris dans la proposition.
Le 20 octobre, les militants de la FGTB seront à nouveau dans les rues. Cette fois, pas tous regroupés au même endroit, mais bien dispersés devant les hauts-lieux de l’énergie, dans toutes les régions du pays. Des actions ciblées, qui seront détaillées en temps voulu, par chaque régionale FGTB. Pour participer, n’hésitez pas à contacter votre régionale ou à suivre ses réseaux sociaux.
Les choses doivent bouger, et vite, avant le « gros » de l’hiver. Le 20 octobre, mettons un nouveau coup de pression, avant la grève du 9 novembre.