Le personnel du commerce dit STOP et l’action paie

Le personnel du commerce dit STOP et l’action paie

Début juin, les travailleurs d’Albert Heijn à Mol et de Jumbo à Heusden-Zolder étaient en grève. Chez Albert Heijn, les travailleurs et travailleuses protestaient contre l’extension des heures d’ouverture ; chez Jumbo, les heures supplémentaires n’étaient pas payées et la flexibilité était extrême. La charge de travail dans le commerce est élevée, et le personnel avait le sentiment de ne pas être écouté.

Un accord en quelques heures à peine

Chez Albert Heijn à Mol, les collaborateurs travaillent aussi le dimanche entre 9h et 11h45. Le personnel n’y voit pas d’inconvénient car c’est limité. Il s’agit de quelques heures seulement. La direction voulait toutefois étendre ce travail dominical de 8h à 17h30. Ceci, sans compensation aucune et sans garantie de disposer de suffisamment de dimanches libres. L’extension des heures d’ouverture allait donc avoir un impact énorme sur la vie privée des travailleurs et travailleuses. Ces derniers ne pouvaient l’envisager et ont débrayé. À peine quelques heures plus tard, la direction annonçait renoncer – temporairement – à ses plans. Le personnel reste vigilant, mais il est clair que l’action a porté ses fruits.

La question est aussi de savoir si au final, les ouvertures du dimanche rapportent. En effet, il y a de fortes chances que les gens reportent leurs achats et qu’il n’y ait pas plus de monde sur l’ensemble du week-end. Les clients qui sont passés ont également indiqué ne pas avoir besoin d’heures d’ouverture élargies et ont donc aussi soutenu l’action du personnel.

Quoi qu’il en soit, le SETCa n’autorisera pas aussi facilement le travail du dimanche, et certainement pas s’il n’y a rien en contrepartie. Nous voulons de bons accords sectoriels, afin que les employeurs ne puissent se cacher derrière des intérêts économiques ou une prétendue concurrence.

Heures supplémentaires non rémunérées

Chez Jumbo, la précédente concertation entre direction et syndicats n’avait rien donné. Il a donc été décidé de passer à l’action. Il y avait plusieurs problèmes. Tout d’abord, le personnel est traité de manière irrespectueuse. Ainsi, les horaires étaient fréquemment adaptés à la dernière minute sans le consentement des travailleurs et travailleuses. Des recommandés étaient aussi régulièrement envoyés pour absence illégitime. Même à des travailleurs ayant déjà quitté l’entreprise…

Les managers chez Jumbo sont occupés dans les liens d’un « contrat all in ». Autrement dit, ils prestaient bien plus d’heures que prévu, sans que celles-ci soient rémunérées. Parfois, cela signifiait même travailler en dessous du salaire minimum. Résultat ? Les travailleurs quittent l’entreprise et les postes sont difficiles à combler.

En outre, ces problèmes se posent dans plusieurs filiales. Les syndicats ont décidé de reprendre le travail après la promesse de la direction d’avoir une concertation et de respecter un certain nombre de dispositions. C’est un pas en avant car jusqu’ici, il n’y avait pas de concertation avec la direction. Les propositions d’entamer le dialogue étaient froidement ignorées.

STOP à la fléxibilité grandissante dans le commerce

Le SETCa demande depuis longtemps déjà de mettre un frein à la flexibilité toujours plus grande dans le commerce. On exige sans cette plus des travailleurs et la société de consommation doit fonctionner 24/7. Nous ne jouerons pas ce jeu ! Notre priorité est d’empêcher la dérégulation et de veiller à un bon encadrement. Les résultats de ces courtes grèves prouvent une fois de plus que l’action paie et que la concertation sociale est essentielle pour que chacun s’en porte mieux.

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