Selon un sondage de la VRT et de la RTBF réalisé en 2022, huit francophones sur dix estiment avoir déjà été confrontés à des fake news sur les réseaux sociaux. Environ la moitié des personnes interrogées estiment ne pas être en mesure de les reconnaître.
Les fake news sont omniprésentes. Elles sont notamment créées et utilisées par l’extrême droite pour alimenter et étendre sa stratégie de manipulation, de divulgation de la haine envers les migrants, les chômeurs, et autres minorités. À l’approche des élections, les campagnes électorales sont déjà lancées depuis un moment, il faut être particulièrement vigilant. Comment ? L’asbl La Cible a lancé la campagne « Décode ! » qui propose des outils pour « cramer » les fakes. Que ça soit une image bidon, une idée toute faite, une légende urbaine, une théorie du complot ou un canular.
Définition d’une fake news
La traduction du mot parle d’elle-même. La « fake news » est une fausse information ou infox (contraction des mots information et intoxication). Elle se propage de deux façons :
- Soit pour tromper et induire en erreur le destinataire de manière volontaire, souvent une large audience : c’est de la désinformation. Ce type de fake news n’implique pas un démenti, un rectificatif ou une correction.
- Soit parce qu’elle est partagée sans savoir qu’elle est fausse : c’est de la mésinformation. Contrairement à la fausse info répandue de manière volontaire, ici il s’agit d’une erreur qui implique souvent un démenti ou une correction a posteriori.
L’exemple des chômeurs profiteurs
«Les chômeurs sont des profiteurs », une fake news fréquemment utilisée par la droite et le patronat qui en arrivent jusqu’àréclamer des mesures concrètes pour la contrer : limiter les allocations de chômage à 2 ans, les diminuer, accentuer les sanctions…
Cette réflexion est problématique à plus d’un titre. Premièrement, elle inverse la situation. Le chômeur n’est plus une victime du système économique, mais devient coupable : fainéant, profiteur, fraudeur,… Deuxièmement : elle est… fausse ! Une analyse sur le chômage publiée en février par la FGTB Wallonne contredit d’ailleurs les arguments et les solutions proposées. À titre d’exemple : la grande majorité des personnes inscrites au chômage – même celui dit « de longue durée » – travaillent et/ou suivent des formations. Les mesures proposées par la droite et le patronat auraient des conséquences désastreuses : exclusion sociale, hausse de la pauvreté, aggravation des inégalités f/h…
Vérifier vos sources en 4 étapes
Pour décoder une fake news, 4 actions ont été identifiées : s’alerter, se méfier, vérifier et signaler.
L’info vous semble étonnante ? Soyez alertés. Douter est une démarche indispensable. C’est faire preuve d’esprit critique. C’est admettre qu’on ne sait pas tout, mais c’est surtout rentrer dans la démarche de chercher des infos au-delà des a priori, des idées toutes faites ou des jugements.
Deuxième action : se méfier. Si le message suscite des émotions fortes ou de la confusion, méfiez-vous. Essayez de prendre du recul.
On ne le répètera pas assez souvent : vérifiez vos sources. Et ce, grâce à des moyens multiples. Par exemple, ne vous contentez pas du titre pour réagir ou partager. Prenez connaissance de l’entièreté de l’information. Si vous n’êtes pas surs de la source, consultez la page « à propos » du site qui a produit l’information ou renseignez-vous sur le profil de la personne qui l’a partagée. Enfin, identifiez les preuves avancées. D’autres sources sont-elles du même avis ? Quelles sont les intentions de l’auteur ?
La dernière étape est d’une importance vitale. Ne restez pas les bras croisés : agissez en signalant les fakes. Pour ce faire, utilisez la fonction de signalement du réseau social, alertez www.clic-gauche.be et prévenez votre entourage.
La règle d’or à retenir : si vous n’avez pas réussi à vérifier l’information, ne partagez pas, ne likez pas, ne commentez pas !
Pour télécharger le manuel et les autres outils de la campagne : https://lacible.be/decode/