Les syndicats du transport appellent à l’action contre la fatigue des chauffeurs professionnels et l’absence de parkings sécurisés.
Le 21 juin dernier, les syndicats des transports de plusieurs pays européens ont attiré l’attention sur la situation de fatigue des chauffeurs professionnels. En Belgique, l’UBT ne s’est pas seulement concentrée sur cette problématique, mais elle a également profité de l’occasion pour exiger – une fois encore – plus de parkings sûrs et confortables.
Fatigue au volant=danger
Une étude menée par la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF) révèle que 60 % des chauffeurs poids lourds et 66 % des chauffeurs d’autobus et d’autocars déclarent souffrir régulièrement de la fatigue au volant. Les chauffeurs fatigués représentent un danger sur la route, à la fois pour eux-mêmes et pour les autres usagers de la route et les passagers.
En ce jour le plus long de l’année, pendant lequel le soleil brille le plus longtemps, les syndicats avaient à cœur, avec l’ETF, de placer ce thème à l’ordre du jour politique. Car pour les chauffeurs qui transportent chaque jour des marchandises et des passagers, tous les jours sont longs. Et ce sont ces longues heures de travail qui expliquent en grande partie l’épuisement dont ils souffrent. Peu de temps pour récupérer et avoir un sommeil réparateur… Encore moins pour maintenir un équilibre entre travail et vie privée.
Dormir sur un parking…
Par ailleurs, la qualité du repos et du sommeil laisse souvent à désirer. Les conditions sont rarement optimales, surtout pour les chauffeurs qui doivent se reposer sur la route. Il fait trop chaud ou trop froid selon la saison: des nuisances sonores proviennent de l’autoroute et des moteurs d’unités de refroidissement qui tournent en permanence, etc.
Quid des facilités pourtant nécessaires sur les parkings pour pouvoir se reposer dans de bonnes conditions, agréables et de qualité? L’UBT, le syndicat des transports, a déjà publié plusieurs livres noirs sur le sujet. L’on y lit la difficulté de trouver facilement une place de repos, des aires mal éclairées, des sanitaires dont la propreté laisse à désirer… En bref: bien que des investissements soient régulièrement consentis dans les parkings, ceux-ci restent en réalité encore insuffisants. De nombreux parkings sont encore inconfortables et dangereux pour tous les usagers de la route. « La Belgique ne dispose pas encore de suffisamment de places de parking pour se reposer en toute sécurité et confortablement. »
Horaires variables et longues semaines
Par ailleurs, les horaires variables empêchent au corps humain d’avoir un rythme de repos et d’éveil naturel. Pour pouvoir bien se reposer, les chauffeurs ont besoin de zones de repos de qualité. Alors que dans d’autres secteurs, un horaire de 40 heures par semaine est souvent considéré comme un maximum, bon nombre de chauffeurs professionnels vont bien au-delà. Une semaine de travail de 60 heures est la règle plutôt que l’exception.
L’étude de l’ETF associe ces longues journées de travail à une faible rémunération. Pour faire simple: les chauffeurs doivent travailler beaucoup d’heures pour que leur revenu soit acceptable. Pourtant, si l’on veut vraiment améliorer la sécurité, en veillant à ce que les chauffeurs soient bien reposés une fois installés au volant, il faut réduire ce nombre d’heures. Et donc augmenter les salaires afin de garantir le revenu des chauffeurs. Cela implique de meilleures conditions de travail et de rémunération dans le secteur du transport, qui ne peuvent être réalisées que si les donneurs d’ordre dans le secteur du transport paient de meilleurs tarifs selon le principe des « safe rates ».
Améliorer les aires de repos, c’est faire d’une pierre deux coups: la santé des chauffeurs en sera meilleure, et la circulation sera plus sûre.