De plus en plus de Belges mécontents de leur situation financière

De plus en plus de Belges mécontents de leur situation financière

Statbel révélait hier les résultats de sa dernière enquête trimestrielle sur les conditions de vie. Sans surprise, ceux-ci indiquent que de plus en plus de Belges évaluent leur situation financière comme mauvaise. En un an, la proportion des personnes qui se déclarent (très) mécontents a considérablement augmenté.

Chaque trimestre, Statbel interroge environ 5.000 personnes, âgées de 16 à 74 ans (1). L’une des questions portent sur leur évaluation de la situation financière de leur ménage. Chaque personne donne alors une « note » allant de 0 à 10, où 0 signifie pas du tout satisfait(e) et 10 entièrement satisfait(e).

La situation des plus vulnérables se détériore encore

« Le pourcentage d’individus qui ont attribué une valeur (très) basse (de 0 à 5) a considérablement augmenté, passant de 14,7% au troisième trimestre 2021 à 20,9% au troisième trimestre 2022 », indique Statbel. « A l’opposé, les Belges sont de moins en moins nombreux à juger leur situation financière satisfaisante (note de 8 à 10). Leur pourcentage est passé de 39,4% à 33,8%. La proportion d’individus qui ont indiqué une valeur plutôt classique de 6 ou 7 est restée stable. »

La diminution de la satisfaction financière est évidemment plus marquée pour les populations les plus vulnérables, soit les 40 % de la population avec les revenus les plus faibles. Les jeunes, les chômeurs, les personnes en incapacité de travail de longue durée, les ménages comptant au moins quatre membres et les familles avec enfants ont également ressenti plus fortement le choc, toujours selon les résultats de l’étude.

Statbel indique par ailleurs que, de manière générale, l’indice de satisfaction « dans la vie » est également en recul. « A côté de la satisfaction financière, les Belges ont aussi été invités à attribuer une note sur dix à leurs relations personnelles et à leur satisfaction générale dans la vie au troisième trimestre de 2022. (…) On remarque une diminution nette de la satisfaction à l’égard de la vie pour les personnes les plus pauvres. »

Noël ne sera pas le même pour tout le monde

Les chiffres de l’enquête Statbel reflètent évidemment une situation que chacun constate au quotidien. Sur le terrain, la hausse des prix est indiscutable ; l’appauvrissement du monde du travail est visible. « Les premiers relevés de compteur commencent à tomber », nous indique Serge Sapin, délégué de la région germanophone. « Notamment chez des femmes et hommes seuls. On passe de 150 € à 450€, voire plus. Parfois les gens se retrouvent avec l’équivalent d’un double loyer. C’est pour cela, aujourd’hui, que les travailleurs viennent voir leur délégué. Quelle réponse leur donner? Les factures tombent maintenant. On doit prendre des contacts avec la médiation de dette, on envoie les gens vers les CPAS… C’est ça notre job aujourd’hui. Il faut des réponses claires, immédiates, efficaces pour les gens. Car Noël ne sera pas le même pour tout le monde. »

« En Wallonie, le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est d’environ 25 % car de nombreux ménages cumulent pauvreté monétaire, privation matérielle sévère et/ou très faible intensité de travail », indique l’IWEPS dans sa publication 2022 « Chiffres-clés de la Wallonie« . D’autres vont plus loin et font monter ce risque à 40% pour la Belgique. Quoi qu’il en soit, bien trop de gens aujourd’hui qui ne savent pas de quoi demain sera fait.

1. L’enquête IALC (Infra Annual Living Conditions) est une enquête trimestrielle sur les conditions de vie, menée par Statbel. Son objectif est de suivre le redressement social en période de pandémie de covid-19. Elle concerne les membres de ménages privés âgés de 16 à 74 ans. 

Aurélie Vandecasteele
Rédactrice en chef, Syndicats Magazine, FGTB | Plus de publications

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