Ce 29 juillet, une action surprise se tenait à la Brasserie Delsart, à Fernelmont. L’entreprise s’attaque de manière flagrante aux libertés syndicales. Le refus de l’installation d’une délégation, doublé du licenciement d’un délégué ont mis le feu aux poudres. Fournisseurs entrants et camions sortants ont été bloqués une partie de la matinée. Une initiative de la FGTB Horval Namur-Luxembourg.
Retour sur les faits
Les conditions légales étant rencontrées au sein de l’entreprise Delsart, une demande d’installation d’une délégation syndicale a été déposée en février 2022. Un délégué syndical était désigné le 24 mars. Quelques jours plus tard, Delsart refusait l’installation de cette délégation. Les justifications sont peu convaincantes : cela mettrait « de la pression sur les travailleurs ». Delsart estime par ailleurs avoir le choix d’accepter ou non une délégation syndicale.
C’est faux. Légalement, dès que les conditions en termes de nombre de travailleurs syndiqués dans l’entreprise sont remplies, l’employeur doit accepter l’installation de la délégation syndicale. La commission paritaire du litige a été saisie, le dossier est toujours en cours.
La goutte d’eau: le licenciement du délégué syndical le 4 juillet 2022
Plus récemment, Delsart licenciait le délégué syndical, sans le moindre respect de la procédure de protection contre le licenciement des délégués syndicaux. Aucun motif n’a été donné pour justifier cette décision. « Le délégué n’avait jamais fait l’objet de la moindre remarque et n’avait jamais reçu d’avertissements », indique la FGTB Horval Namur-Luxembourg dans son communiqué.
Une direction fermée à toute négociation
Ces multiples attaques aux libertés syndicales ont poussé à l’action, ce 29 juillet. Une cinquantaine de camarades ont bloqué les fournisseurs et les camions qui sortaient de l’entreprise, dès 5h30 du matin. Le point avec Didier Pironet, secrétaire permanent. « On peut dire que ça a été un peu chaud, c’est vrai. Le patron n’a absolument pas voulu discuter. On n’a pas eu l’occasion, comme ça se fait ailleurs, de rencontrer la direction calmement, dans un local. On est face à un patron qui n’écoute pas, disons-le, qui n’en a rien à foutre! »
La direction de Delsart a tenté de forcer le passage pour que les camions transitent, mais le barrage a tenu bon. Quatre heures plus tard, une date de réunion était fixée. « On revoit le directeur le 26 août. On a toutefois eu clairement l’impression que cette date nous a été donnée pour gagner du temps, et que la volonté de négocier n’y est pas. Nous irons, bien entendu, mais sans résultat, c’est très clair qu’on remettra le couvert en septembre. »
Au besoin, le cas du délégué licencié sera porté devant les tribunaux, pour non-respect de la procédure et de la protection des délégués.
Au besoin, je suis là pour un coup de main devant l’entreprise pour faire picquet. Il faut absolument durcir le ton avec ce style de direction.