EDITO | De l’air !

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« J’ai réduit le chauffage, je porte un pull en plus. »

« Je n’ose plus utiliser ma voiture. »

« Un tiers de mon salaire part dans les frais de déplacement. »

« Je n’ai plus les moyens d’aller au travail. »

Au sein des familles, dans les médias, sur les réseaux sociaux, le sujet est partout. Et pour cause… La situation est catastrophique pour le monde du travail. Les factures d’énergie et de carburant sont impayables. Et les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes pour compenser cette hausse des prix.

Des mesures insuffisantes

Nous avions réclamé le passage de la TVA à 6% sur le gaz et l’électricité. C’est chose faite aujourd’hui. Mais pour 6 mois. Cela ne suffira absolument pas. Il est grand temps de passer du temporaire au définitif, et de donner des solutions durables et rassurantes. Parmi elles, l’élargissement permanent du tarif social, la taxation des bénéfices excédentaires des entreprises énergétiques, la mise en œuvre du cliquet inversé à chaque hausse des prix… Pas des promesses vaines, mais des mesures structurelles. Il est temps de donner une vraie respiration aux travailleurs et travailleuses.

Une angoisse insupportable

Car la – relative – sortie de crise covid avait permis d’espérer des lendemains plus légers. Il n’en fut rien. L’inflation explose. La situation économique – couplée au contexte géopolitique – ne fait qu’accroître une angoisse déjà constante au sein de la population ces deux dernières années. De légèreté, il n’est pas question, que du contraire ; aujourd’hui, nombreux sont les foyers où l’on ne peut dire de quoi demain sera fait.

De mesurettes en aides temporaires, on ne résoudra pas ce problème. Il nous faut de véritables augmentations salariales. De l’air pour les salaires, qui aujourd’hui ne décollent pas. La loi de ’96, qui vient bloquer toute augmentation salariale décente, doit être revue. Plus que jamais, notre revendication prend tout son sens : les salaires, on le voit, sont insuffisants.

Il faut de toute urgence améliorer le remboursement des frais de déplacement domicile-lieu de travail, en voiture. Car dans certains cas, on n’a tout simplement pas le choix ! Citons des situations où les transports en commun ne desservent pas l’entreprise, ou des horaires de train/bus incompatibles avec le travail… L’indexation automatique des salaires et des allocations sociales joue un rôle crucial. En aucun cas, le système ne peut être remis en question. Nous plaidons même pour une intégration des prix du carburant au calcul de l’index.

Les femmes : en première ligne

Les femmes gagnent 22,7% de moins que les hommes. Cette année encore, pas d’amélioration. Les salaires des femmes, pris globalement, sont toujours largement inférieurs à ceux des hommes. En cause notamment, les temps partiels, les contrats précaires, les branches moins bien rémunérées où sont cantonnées les travailleuses. Aujourd’hui, une fois encore, elles sont en première ligne. Elles subissent de plein fouet les augmentations de prix, les factures de gaz et les pleins d’essence impayables. Des travailleuses – notamment des titres-services –ne peuvent plus aller travailler en utilisant leur véhicule. Les familles monoparentales – souvent des maman solos – sont les plus touchées par la précarité.

Dans la rue le 24 mars

Pour toutes ces raisons, nous serons dans la rue le 24 mars. Pour l’égalité salariale, pour de meilleurs salaires pour toutes et tous, pour des mesures structurelles en faveur des ménages. Pour que chacun et chacune puisse respirer, mener une vie digne, et ne pas craindre les lendemains.

Thierry Bodson et Miranda Ulens,

Président et Secrétaire générale de la FGTB


Factures d’énergie, carburant à la pompe, dépenses alimentaires… Les prix nous étouffent. La FGTB appelle à une mobilisation le 24 mars à 11h au Mont des Arts (Gare centrale) à Bruxelles.

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