Récemment, nous publiions un article sur l’initiative « Bonnes nouvelles », un site et une lettre d’information qui recensent les initiatives sociales, politiques ou environnementales positives à travers le monde.
Des alternatives, il y en a, et des gens qui se bougent, aussi, et partout! En collaboration avec les responsables de la plateforme « Bonnes nouvelles », nous lançons une rubrique régulière sur ce thème. Voici un aperçu des bonnes nouvelles de ces dernières semaines!
Victoire pour les travailleurs des plateformes, au niveau européen!
Le mois dernier, les ministres européens de l’Emploi sont parvenus à un accord sur la directive concernant les travailleurs de plateformes en ligne, a annoncé la présidence belge du Conseil de l’UE. L’objectif est d’améliorer les conditions de travail des 28,5 millions de travailleurs concernés dans l’Union. Une véritable avancée, rendue possible grâce au travail important – tant formel qu’informel – réalisé par la FGTB et les syndicats des pays voisins.
Le texte prévoit que les Etats membres intègrent une présomption de salariat dans leur droit national. Les travailleurs de géants mondiaux comme Deliveroo ou Uber pourront invoquer cette présomption pour contester le statut d’indépendant auquel ils sont souvent soumis. La charge de la preuve reposera alors sur l’entreprise: ce sera à elle de prouver l’absence d’une relation salariale.
La directive prévoit aussi, pour la première fois, d’encadrer l’utilisation d’algorithmes dans la gestion des ressources humaines – de sorte que l’équité, la transparence ou la responsabilité soient garantis, selon un communiqué. Les nouvelles règles garantissent qu’un travailleur ne puisse pas être licencié sur la base d’une décision prise par un algorithme ou un système automatisé, par exemple. Une supervision humaine devra être assurée.
Le texte va maintenant être finalisé dans toutes les langues officielles de l’UE et formellement adopté par le Conseil et le Parlement européen. Les Etats membres auront ensuite deux ans pour le transposer dans leurs législations.
De son côté, la Confédération européenne des syndicats s’est réjouie que la directive ouvre des perspectives d’indemnités de maladie ou de congés payés pour des millions de personnes.
La Suisse vote en faveur d’un 13e mois de pension et contre la retraite à 66 ans
Les Suisses, dont la population vieillissante ont voté en faveur d’un 13e mois de pension de retraite. La majorité des cantons ont accepté – par 58,2% des voix – l’initiative des syndicats.
Lancée par l’Union syndicale suisse (USS) ainsi que des organisations féminines et de retraités, l’initiative inscrit dans la Constitution le principe du versement d’une rente de vieillesse supplémentaire, du même montant que celle perçue chaque mois. Dans un contexte marqué par l’inflation et une perte de pouvoir d’achat, la proposition des syndicats a séduit bien au-delà du camp de la gauche, comme le laissaient présager les sondages.
Par ailleurs, la retraite à 66 ans a été balayée par 74,7% de non. L’initiative « Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne » (initiative sur les rentes) prévoyait de relever l’âge de la retraite à 66 ans pour tout le monde d’ici 2033. Puis de le lier à l’espérance de vie, sur le modèle d’autres pays européens. La retraite à 67 ans serait intervenue dès 2043. Celle à 69 ans en 2070.
Le Costa Rica recrée des forêts sur la moitié de son territoire
Le Costa Rica a connu une transformation remarquable en matière de couverture forestière au cours des dernières décennies. D’un faible taux de couverture forestière dans les années 1980 (lié notamment à l’exploitation forestière), le pays a réussi à inverser la tendance grâce à ses politiques de conservation et de reforestation. Aujourd’hui, près de 60% du territoire du Costa Rica est couvert de forêts. Ce chiffre impressionnant est le résultat d’efforts soutenus en matière de politique environnementale, notamment une interdiction de déforestation et un programme de rémunération qui a encouragé la préservation et la restauration des forêts.
Adecco enfin condamné pour discrimination et fichage racial
Le géant mondial de l’intérim Adecco a été condamné à Paris à 50.000 euros d’amende pour discrimination à l’embauche et fichage à caractère racial. Ce, plus de 20 ans après les faits. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu sa décision en se basant sur « un faisceau d’indices » permettant d’établir « l’existence d’un fichage ethnique et d’une discrimination » de la part de la société.
Le groupe franco-suisse Adecco, ainsi que deux de ses cadres, étaient poursuivis par d’anciens salariés et des associations antiracistes pour avoir mis en place un système de discrimination fondé sur la couleur de peau, à travers le fichier « PR 4 », comportant les noms d’intérimaires (plus de 500!) très majoritairement noirs. Ces personnes étaient alors écartés de mission.
En 2007, la cour d’appel de Paris avait déjà condamné la société « pour des faits similaires », a rappelé la présidente du tribunal. Dans le cadre d’opérations promotionnelles organisée avec la marque Garnier, l’ancienne filiale évènementielle d’Adecco, Districom, aurait précisé à sa maison-mère que les animatrices recrutées devaient être « BBR » (bleu, blanc, rouge).
Le Bangladesh lutte contre l’exploitation des éléphants
Le Bangladesh a interdit l’adoption d’éléphants sauvages et a suspendu tous les permis pour l’élevage d’éléphants en captivité. Ce, pour mettre fin à des pratiques de dressage et d’exploitation de ces animaux.. Une décision saluée par les défenseurs des droits des animaux. Le Bangladesh était autrefois l’un des principaux foyers d’éléphants d’Asie.
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